Pour parler du secret médical, nous avons interviewé Detourbe Marie-Agnès un Docteur en médecine. Celle-ci a 30 ans d’expérience en médecine générale et 10 ans de collaboration en soins palliatifs.
En analysant les réponses du Docteur en médecine qui a répondu à nos questions liées à son secret professionnel, on remarque que son rôle de médecin est bien séparé de son rôle de citoyenne ordinaire. Lorsqu’elle est témoin d’une scène de crime, elle doit très bien savoir quel rôle elle joue. Puis, si éventuellement il y a un procès, le médecin légiste peut lui demander des informations.
Ce secret est, en premier lieu, là pour créer un lien de confiance avec le patient. Du coup, d’un point vue légal, il ne peut pas être brisé mais il existe certaines exceptions pour aider le patient dans certaines situations. Comme développé ci-dessous, si le patient parle de se suicider, alors le médecin a l’autorisation de contacter un service psychiatrique.
Les dernières questions posées réfèrent plus à notre enquête sur les assistants vocaux pour voir à quel point ceux-ci sont présents dans notre société actuelle. Ici, il en ressort que l’assistant vocal n’est pas utilisé dans un cadre professionnel mais celui-ci est de temps en temps présent lors d’un entretien professionnel sans être activé.
"Oui, le secret médical. C’est tout ce qui est en lien avec le dossier médical du patient, ses pathologies et tous les éléments en lien avec ses pathologies.
Ex : J’arrive dans une maison en tant que médecin, madame frappe son époux avec un rouleau à pâtisserie. En tant que médecin, je peux faire le constat de coup à la demande de monsieur et lui remettre en main propre. Sur ce constat je dois notifier le descriptif des lésions et notifier si elles sont en rapport avec les faits rapportés par le patient mais je ne peux pas notifier que c’est son épouse qui l’a frappé avec un rouleau à pâtisserie.
Mais si j’assiste au même fait, mais en tant que personne physique lambda, alors le constat doit être établi par un confrère (et sera lié au secret professionnel) et je pourrais alors être un témoin."
"OUI, mais on doit donner tous les éléments en notre possession au médecin légiste assermenté (à sa demande) idem pour tous les intervenants comme les dentistes pour la reconnaissance dentaire de victimes non identifiées ou identifiables. C’est le légiste qui dévoile les éléments qu’il juge nécessaires, ou uniquement ses conclusions."
"Non, pas directement. Mais nous y sommes confrontés quotidiennement par des membres de la famille qui veulent des nouvelles, qui veulent savoir le pronostic, …. C’est souvent dans un but affectif et une implication familiale mais parfois aussi pour faire modifier un testament, ou dans d’autres buts malsains. Dans tous les cas, il y a la loi sur le droit des patients (et donc seul le patient doit être informé et raconte ce qu’il veut à la famille et aux proches, soit la nomination officielle d’UNE personne de confiance qui pourra recevoir les infos pour le patient ou avec le patient)."
"NON, C’est un lien de confiance avec le patient . On se doit de respecter le cadre légal.
Comme sus dit, je me positionne en tant que médecin lié au secret professionnel, soit je suis un témoin lambda donc pas impliquée en tant que médecin ;
Ex : Je suis dans un aéroport pour partir en voyage, il y a un attentat, je suis un témoin.
Je soigne une plaie par arme à feu ou arme blanche, il y a une déclaration légale aux autorités.
Quelqu’un me dit vouloir se suicider, je gère ou je contacte un service psy (psy est lié au secret médical). Sauf si la personne est mineure, je ne peux en parler à personne d’autre."
"Je suis de la vieille école et je n’ai pas confiance. Oui je m’en sers pour m’amuser, pour une recherche futile (recette cuisine, ...) mais pas dans le cadre professionnel. Je n’aime pas du tout et je n’en vois pas l’utilité sauf pour des personnes ne pouvant utiliser les doigts."
"Oui, Ok Google. Je l’utilise peut-être 3 à 4 x par an."
"Oui. Sois-je ne l’ai pas avec moi lors d’entretiens où je ne veux pas être dérangée, soit il est posé sur mon bureau."