Pour avoir un avis sur l’aspect juridique de cette question éthique. Nous avons interviewé Bullynck Bjorn qui est juge à la cour d’appel d’Anvers.
En analysant les réponses du juge, on ne peut que constater un paradoxe assez surprenant. En effet, il nous précise qu’il est totalement interdit et illégal pour les entreprises qui développent des assistants vocaux d’écouter les conversations de leurs clients mais que dans le cas où ils tirent de ces écoutes des informations qui accablent quelqu’un dans le cas d’une infraction grave, ils sont dans l’obligation, au risque d’encourir des sanctions dans le cas contraire, de les communiquer aux autorités. De plus, ces enregistrements peuvent servir de preuves devant les tribunaux en dépit de l’illégalité totale de leur obtention. On voit donc que le caractère récent des assistants vocaux entraîne un certain flou judiciaire les concernant. On ne sait pas encore bien quelle place leur donner dans nos lois pour à la fois protéger la vie privée et venir en aide aux personnes en détresse.
Dans le cadre d'un travail d'éthique, nous travaillons sur les assistants vocaux et leur implication en justice.
"Ce que font ces entreprises n'est pas légal car c'est totalement contraire à la loi sur la vie privée . Je ne peux pas imaginer que les personnes qui ont été mises sur écoute ont donné la permission de le faire. Le problème est souvent que les sièges de ces entreprises sont situés à l'étranger. Néanmoins, les entreprises étrangères doivent également se conformer au droit belge si elles proposent des activités en Belgique."
"Supposons que l'employé de Google soit témoin d'un vol / meurtre prédateur / maltraitance d'enfants / ... il y a bien un devoir d'aider les personnes dans le besoin en contactant les services d'urgence ou la police."
"Dans l'état actuel de la loi de cassation, les preuves obtenues illégalement par Google peuvent en effet être utilisées comme preuves devant les tribunaux. En règle générale, les conditions restrictives mises en avant par la Cour de cassation n'y font pas obstacle."
"J'ai en effet un smartphone. En règle générale, il n'est jamais désactivé."