Après la réflexion au sein de l’équipe, un sondage a été effectué pour connaître l’opinion d’un plus grand nombre de personnes sur ce sujet. Dans cette partie, les résultats du sondage sont discutés et interprétés.
Tout d’abord, la majorité des répondants (75 %) sont des étudiants, âgés pour la plupart de 18 à 25 ans. L’échantillon n’est donc pour l’instant pas forcément représentatif de la population globale belge, mais d’autres réponses au sondage sont attendues.
Afin de déterminer quelles étaient les valeurs en lien avec cette question éthique, il a été demandé aux répondants de cocher celles qui leur semblaient les plus pertinentes. Concernant les valeurs en faveur de la surveillance des appareils connectés, sur les 29 réponses données, la sécurité est celle qui a été choisie le plus de fois (21/29). Vient ensuite le contentement (marketing) (15/29), la performance (12/29), le respect des valeurs sociales (11/29) et finalement la justice (9/29).
Concernant les valeurs en défaveur de la surveillance, parmi les 27 réponses reçues pour cette question, 21 considèrent que la surveillance va à l’encontre de la liberté d’expression, et 18 considèrent qu’elle va à l’encontre du respect de la vie privée. Le libre arbitre a quant à lui été choisi 15 fois, l’incitation dans le cadre de la vente a été choisie 8 fois, et la discrimination a été prise 7 fois.
Au vu de ces résultats, il semble donc que la valeur favorable la plus importante qui intervient dans cette question est la sécurité des individus, tandis que celle qui est la plus défavorable est la liberté d’expression.
Afin de préciser la pensée des répondants, une série de cinq affirmations leur a été proposée. Ceux-ci devaient alors cocher celles avec lesquelles ils sont en accord. Ces affirmations sont les suivantes :
· « Les gouvernements devraient avoir le droit de surveiller les appareils électroniques de tous les citoyens pour des raisons de sécurité nationale. », sélectionnée 10 fois
· « Les entreprises devraient être autorisées à surveiller les appareils électroniques de leurs employés pour des raisons de productivité. », sélectionnée 2 fois
· « Les parents devraient avoir le droit de surveiller les appareils électroniques de leurs enfants pour des raisons de sécurité. », sélectionnée 16 fois
· « Les individus devraient avoir le droit de décider s'ils souhaitent ou non que leurs appareils électroniques soient surveillés. », sélectionnée 23 fois
· « Pour améliorer la recommandation de contenu pour ses utilisateurs, YouTube a besoin d’informations un peu plus personnelles sur ces derniers. », sélectionnée 3 fois
Ces réponses permettent de voir plus clair dans la pensée des répondants. Au vu du nombre de fois que l’affirmation 4 a été sélectionnée, on voit que le libre arbitre et la liberté de choisir est le volet qui tient le plus à cœur des répondants pour cette question. Néanmoins, cette affirmation s’applique aux majeurs, et non aux mineurs, comme le montre l’affirmation 3, qui a été choisie 16 fois. Au vu des réponses, il semble que des parents ont le droit de surveiller les appareils connectés de leurs enfants afin de les protéger. Cependant, la sécurité et la protection ne sont plus aussi prédominantes lorsqu’il s’agit de l’État. Il semble que le fait que ce dernier soit en mesure de surveiller ses habitants ne passe pas, tout comme la surveillance des employés par l’entreprise qui les emploie si on se base sur le nombre de fois que l’affirmation 2 a été cochée. L’affirmation 5 montre que la surveillance pour fournir un contenu ciblé est mal vue également. Dès lors, il semble que la surveillance ne soit tolérée que dans un cadre familial au maximum, en ayant pour but de protéger son enfant. Il semble donc qu’il faille laisser le choix de se laisser surveiller aux utilisateurs, comme ils choisissent de surveiller leur enfant, pour sa protection.
Ensuite, les répondants se sont positionnés pour la majorité (55,2 %) contre la surveillance des appareils connectés, tandis que 24,1 % s’y sont dits favorables et 20,7 % n’avaient pas d’avis ou ne savaient pas. On remarque que la question porte encore à débat, même si le « non » l’emporte actuellement. Au vu de ces résultats, il semble donc que les répondants accordent plus d’importance aux valeurs en défaveur de la surveillance telles que la liberté d’expression, le libre arbitre, le respect de la vie privée, qui sont intrinsèques à l’individu et d’un cadre psychologique, plutôt qu’aux valeurs favorables telles que la sécurité, la justice ou la performance qui sont plutôt des critères de la société.
Pour finir, tous les répondants se sont dit préoccupés par la surveillance des appareils électroniques, et 86,2 % ont admis avoir déjà pris des mesures pour protéger leur vie privée en ligne, telles qu’utiliser un navigateur privé, éviter de partager des informations personnelles en ligne, utiliser un logiciel de protection de la vie privée (type VPN, …) ou paramétrer la confidentialité sur les plateformes en ligne.
Les résultats obtenus grâce à ce sondage, bien que très intéressants, sont à considérer avec énormément de précautions. En effet, la majorité des répondants faisant partie du même groupe (étudiants âgés de 18 à 25 ans), les résultats peuvent être biaisés, puisque cette génération est plus au courant des problèmes relatifs à l’informatique, aux abus qui peuvent se produire et aux moyens de s’en prémunir, du moins partiellement. Il aurait donc été intéressant d’avoir plus de réponses que celles reçues pour d’autres catégories de personnes, afin d’avoir un panel et donc des résultats plus représentatifs de la population.