Conclusion


Comme cela a été montré tout au long du site, traiter la question de l’éthique de la surveillance grâce aux appareils connectés et de la collecte des données est ardu. En effet, elle met en opposition plusieurs valeurs ou principes essentiels à la vie humaine, à savoir d’un côté, le respect de la vie privée, le libre arbitre, la liberté d’expression et de l’autre, la sécurité, le contentement grâce à la personnalisation, le profit. Chaque côté peut être défendu avec ses arguments, mais au vu de l’analyse qui a été menée et présentée ici, il semble que l’avis général soit plutôt en faveur du premier. En effet, les experts, les étudiants ou même les membres du groupe se sont majoritairement accordés sur le fait que la vie privée et tout ce qui en découle était le plus important à respecter, et qu’il ne fallait donc pas y porter atteinte. Cependant, les raisons énoncées étaient différentes en fonction des personnes interrogées. Là où les étudiants y voyaient plutôt une possibilité pour les États de surveiller et contrôler leur population, les experts étaient plus préoccupés par la possibilité pour les entreprises de collecter les données et de les revendre à d’autres pour maximiser leurs profits. En revanche, dans tous les cas, les experts et les étudiants craignaient qu’il n’y ait aucun contrôle de l’individu concerné sur ce qui est fait de ses données.

Après avoir identifié l’éthique des vertus, l’éthique des devoirs et l’éthique des conséquences comme les trois types d’éthique les plus indiqués pour répondre à notre question, nous l’avons traitée en suivant la méthodologie se rapportant à chacune d’elles. De cette analyse, il est apparu que l’éthique des vertus et l’éthique des conséquences ne permettait pas de trancher la question de manière nette et précise. Elles apportent énormément de nuances, et il semble que la surveillance présente à la fois des points positifs et négatifs non négligeables. A contrario, l’éthique des devoirs s’est révélée être complètement en opposition avec la surveillance.

Pour finir, la question de la surveillance traitée ici n’est pas de savoir s’il faut surveiller les appareils connectés ou pas. Malheureusement ou heureusement suivant le point de vue adopté, elle est déjà une réalité, et nos appareils sont déjà surveillés. Bien que l’utilisation qui en est faite à l’heure actuelle ne semble pas éthique, il serait possible d’apporter quelques aménagements qui permettraient de la rendre plus morale. Par exemple, en permettant aux individus de savoir précisément quelles données seront collectées sur eux en acceptant les conditions générales d’une application, ou en permettant, comme c’est déjà le cas, d’anticiper et prévenir des attentats, ou de contrôler les paramètres médicaux pour prévenir d’un problème de santé, mais toujours en anonymisant les données pour respecter leur vie privée. La surveillance des appareils connectés peut amener beaucoup de positif, mais il est nécessaire qu’elle soit mieux balisée et contrôlée, pour diminuer au maximum les inconvénients pour la population.

À propos de nous

Notre équipe est composé de 2 doctorants, Molk Souguir et Gérôme Moroncini et ainsi que de 4 étudiants, El Yazid Laaboul, Roy Ebwelle, Ashraf Karekezi et Melih Taki.