A la recherche du maximum de plaisir : l'éthique utilitariste

Ou l'optimisation du bilan plaisirs et douleurs à l'échelle universelle

Posté par Roberto Quaranta le 11 Avril 2019

L'utilitarisme en quelques mots

L'utilitarisme est une éthique consistant à peser les plaisirs et les douleurs qu’engendre une action, pour ainsi faire uniquement les actions maximisant le plaisir global. Cela peut impliquer que le malheur d’une personne peut être compensé par le plaisir de beaucoup d’autres.

Quelle réponse l'éthique apporte-t-elle au problème ?

Dans notre situation, l'utilitarisme tel qu'il est défini par Bentham ne saurait pas répondre à notre problème car il ne prend en compte que les plaisirs et douleurs directs. Il est donc trop simpliste pour exprimer la situation. Nous n'utiliserons donc que des variantes plus évoluées de l'utilitarisme.

Pour trouver la solution créant le meilleur bilan plaisirs/douleurs, il faut envisager toutes les possibilités pour déceler la meilleure d'entre elles.

Il y a trois possibilités : deux extrêmes et une intermédiaire.

Option "Abandonner totalement sa vie privée" (extrême 1)

Implique une parfaite transparence de la part du citoyen et donc une grande efficacité dans la lutte anti-terroriste du gouvernement

Les + : Les - :
Tout le monde est en sécurité car le risque d’attentat tend vers 0. Chacun perd de manière assez importante le concept de vie privée.


La premier point à soulever est le fait que l'attachement envers sa propre intimité dépend d'un individu à l'autre; les points négatifs qui en découlent dans le bilan sont donc une variable dépendante de l'individu.
On peut aussi dire qu’étant donné que l’intimité est un besoin d’ordre supérieur à la sûreté, elle est moins capitale à la survie et donc a un poids moindre dans le bilan.

Le bilan est grandement positif, car il y a la perte de la vie privée (poids faible ou moyen par personne) contre une grande sécurité (poids grand pour chacun).

Option "Garder entièrement son intimité" (extrême 2)

Le gouvernement ne collecte pas les données des citoyens, ceux-ci gardent donc pleinement leur jardin secret, la lutte anti-terroriste est beaucoup moins efficace et le risque d'attentat est accru.

Les + : Les - :
Conservation de l'intimité des gens. Les citoyens vivent dans une certaine angoisse face au risque d'attentat.
Risque de meurtres plus élévé (dû au risque d'attentat accentué).

Le bilan serait négatif étant donné le poids important (presque infini) de la mort dans le bilan total.

Option intermédiaire

Le gouvernement collecte les données des citoyens avec parcimonie, ceux-ci ne perdent donc pas toute leur intimité, la lutte anti-terroriste est légèrement moins efficace que dans la situation extrême 1.

Les + : Les - :
Les gens n’auraient pas de problèmes à dévoiler des informations car celles-ci ne seraient pas d’ordre intime. Moins de données collectées impliquent plus de risques d'attentat que dans la situation extrême 1

Cette situation aurait un bilan supérieur à la situation extrême 1 (parfaite transparence des citoyens).
Elle est en effet quasi similaire dans les points négatifs et supérieure dans les points positifs (conservation de l'intimité).

Conclusion

La solution intermédiaire est la meilleure, mais elle nécessite de trouver le point optimal entre la protection de la vie privée et l'intégrité physique de la population.
Cela n'est évidemment pas simple en pratique à déterminer, mais on sait que les extrêmes apporteront d'un point de vue global, moins de bénéfices.