Après une longue réflexion au sein de notre équipe, le sujet a été introduit à la classe entière de façon à pouvoir en débattre constructivement. Trois axes de réponses principaux se sont dégagés de ces discussions, même s’ils s’entremêlent et restent intimement liés :
- La notion de liberté de l'individu
- La protection citoyenne et le devoir public, en lien direct avec les cadres légaux établis.
- Le futur avec ces raisonnements en tête et dérives possibles
Beaucoup de choses à dire sur le sujet
Le premier point qui vient à l’esprit sur le sujet est de se demander si nos droits sont bafoués ou non quand des données personnelles sont collectées.
Seule une minorité pensait que c’était une atteinte à la vie privée. La majorité n’était pas de cet avis en précisant que le gouvernement ne fera rien de la plupart des données collectées.
De plus, le cadre juridique européen étant très strict, on peut faire confiance sur la manière dont sont utilisées les données (ce qui serait une autre affaire en Chine ou en Israël évidemment).
Une précision a tout de même été apportée : il devait y avoir des limites sur la manière dont les données sont collectées et utilisées.
Une réserve a donc vite été prononcée, il faut se limiter à un contrôle approfondi des données s’il y a une suspicion suffisante envers un individu pour des délits graves (évidemment, on ne place pas les vols et les meurtres au même niveau).
Finalement, un dernier point important fut soulevé. Même si, pour l’instant, il n’y a pas de risques, n’est-ce pas donner une arme puissante qui pourrait être utilisée à mauvais escient dans le futur ? De plus, la confidentialité est quelque chose de nécessaire à la liberté des gens.
Tout le problème est d'éviter de tomber dans un schéma type "boîte de Pandore", où le gouvernement (ou une organisation mal intentionnée) prendrait le contrôle de ces données pour les utiliser à de mauvaises fins...
Certains arguments dans le débat étaient plus pragmatiques : si le constructeur du téléphone a mis dans les conditions d’utilisation qu’il gardait les données confidentielles, alors donner ces données au gouvernement serait une faute grave.
Il est aussi fort probable que collecter plus de données n’aiderait pas énormément, étant donné que les terroristes seraient juste plus enclins à utiliser de la communication indirecte ou codée.
Enfin, un aspect pratique a posé soucis assez rapidement : la plupart des personnes présentes étaient d’accord qu’uniquement un nombre restreint de personnes pouvait accéder aux données, mais ne savait pas définir qui allaient être ces personnes. Soit on laisse trop de personnes voir les données, elles ne restent donc plus confidentielles, soit on perd le principe de démocratie si seule une personne peut accéder à ces données sensibles.
Le mot de la fin
De ces analyses, nous pouvons tirer le constat final suivant : dans le cadre de la problématique qui nous préoccupe, un juste milieu doit être trouvé à la fois entre le respect de la vie privée des gens, mais aussi avec le besoin de sécurité de ces derniers. Une alternative viable serait un accès aux données dans le cadre de la suspicion de terrorisme ou d'acte criminel grave, soumis bien naturellement à un cadre légal strict pour éviter toute dérive.