Micro-trotoir

On vous donne la parole !

Posté par Diégo A., Nathan K. et Alice T. le 15 Avril 2019

Afin de récolter un maximum d'avis de Monsieur et Madame tout le monde, nous avons décidé d'aller à leur rencontre dans la rue, et en parallèle de leur soumettre un questionnaire Google Form sur les réseaux sociaux (un peu plus bas sur la page).

Microtrottoir : pour permettre une meilleure interraction

Dans la rue, nous avons posé les quelques questions suivantes afin de voir ce qu'ils pensaient du sujet :

  • Vous êtes un ingénieur chez un constructeur de smartphone et le gouvernement vous donne le GSM d’un terroriste. Ils vous demandent de leur créer un logiciel permettant de le déverrouiller. Que faites-vous ?
  • Maintenant si je vous dis que ce logiciel, permettra non seulement de déverrouiller le GSM du terroriste mais également tous les autres avec ce système d'exlpoitation, y compris le vôtre, votre avis change-t-il ?
  • Dans le cadre d'une lutte préventive contre le terrorisme, seriez-vous d'accord de “laisser tomber” votre vie privée (laisser le gouvernement accéder à toutes vos données personnelles : mails, messagerie en ligne, sms) ?
  • Que pensez-vous de la citation « If you don't have anything to hide, you won't need privacy » ?
  • Nous avons également posé quelques questions sur leurs connaiscances du sujet et leur milieu d'études/travail.

Parmis les gens interrogés nous avons eu des gens de tous types : étudiants, retraités, gardiens de la paix, cadres de multinationales,... Ceci devrait nous permettre d'avoir une vue relativement large des différents avis que compose notre société.
La première conclusion que nous avons pu tirer en questionnant les gens, c'est que, généralement, les personnes sont sûres de leurs opinions et laissent peu de place à l'hésitation ou le compromis. Certaines personnes allant jusqu'à vouloir envoyer les terrorsites se perdre dans l'espace pour économiser de l'argent; sans changer d'avis même face au prix des décolages de fusées... Les réponses obtenues dépassaient rarement une phrase et les gens avaient plus de mal à argumenter le pourquoi de leur avis.

A la première question l'intégralité des personnes interogées a répondu que oui, ils déverrouillaient le téléphone afin d'assurer la condamnation du terroriste. Certains estiment en effet qu'à partir du moment où on est suspecté de terrorisme la vie privée du suspect ne doit pas être un frein à l'avancée de l'enquête. Par contre en complétant avec les informations de la question 2, 50% des personnes changent d'avis en effet les gens pensent que laisser le gouvernement déverouiller tous les téléphones pourrait créer des dérives (autoritaires ou une influence lors d'élections), ou encore que cela serait dangereux pour tout le monde avec les hackers qui pourraint récupérer l'outil.
A la troisième question, les gens n'étaient plus aussi partagés et la majorité était prête à abandonner sa vie privée dans un cadre restreint, c'est-à-dire que seul l'état a accès à nos données et uniquement dans le cadre du contre-terrorisme. Certains se limitant à la condition que cela soit vraiement utile et que cela permette de réduire le nombre de morts. D'un autre côté certaines personnes estiment que cela n'aiderait pas plus le gouvernement. Etant la grande quantité de données que nous laissons traîner partout sur internet, on ne devrait pas laisser l'état nous voler la vie privée qu'il nous reste.
A la quatrième question, les gens pensent que la vie privée reste importante et que l'on doit pouvoir cacher des choses à l'état.
Au final nous voyons que malgré un avis tranché, en fonction de la manière dont la question est posée les gens changent vite d'avis sur un sujet aussi polémique que le terrorisme.

Google Form : pour un plus grand volume

Un Google Form reprenant diverses questions d'introduction et un prototype de la situation "Apple-FBI" (voir Guerre Apple-FBI) que nous faisions évoluer au fur et à mesure en dilemne moral (entre dévérouiller un seul téléphone et donner l'opportunité de dévérouiller l'entièreté des téléphones de la marque) nous a permis de recueillir des avis très intéressant.
Présentons les donc sous forme d'un grand résumé!
Une remarque avant de continuer : nous n'avons recueilli "que" 42 opinions sur notre document. C'est pas mal, mais ça n'est pas suffisant pour réaliser une véritable étude statistique.
Nous nous contenterons donc d'analyse de tendance (sans réelle pourcentage) plutot qu'une analyse chiffrée.

Dans les arguments pour (le fait de céder sa vie privé au gouvernement en faveur d'une diminution des risques lié au terrorisme accrue), nous avons en premier la bienveillance des gens. En effet, une petite majorité (un peu plus de la moitié des interrogés) mettent la vie d'autrui avant tout autre chose, même la vie privée.
Cet argument est pratiquement d'"autorité" pour eux.
Les gens sont d'accord pour cette alternative car ils savent (ou du moins espèrent... et à raison !) que le gouvernement est soumis à un cadre légal quand à l'utilisation des données personnelles dans le cadre de la lutte anti-terroriste. On observe donc une certaine confiance également vis-à-vis des autorités compétentes et du gouvernement.

De l'autre côté du spectre (une population un peu plus petite que la moitié des interrogés), les arguments sont plus variés.
Déjà pour commencer, on a une non confiance vis-à-vis du gouvernement de ce qu'il pourrait faire de nos données. Peut-être que ce constat est dû à la non connaissance des cadres légaux, mais ça n'est qu'une hypothèse personnelle.
Ils sont par contre plus en faveur de la mise en place de services spéciaux espionnant uniquement les personnes à risque et pas toute la population, pour éviter les dérives que cela pourrait amener.
Dans les dérives mentionnées, ils ont peur que les données tombent entre de mauvaises mains (personnes mal intentionnées, politiques corrompus, hacker, ou même terroriste!) si de "l'espionnage de masse" est mis en place.
Enfin, le problème le plus important pour cette partie de la population est que cela touche vraiment tout le monde, et pas seulement les populations à risque, ce qui a tendance à déranger : pourquoi nuire et enlever une partie de la liberté de tout le monde seulement à cause de quelques individus ? Ils ne trouvent donc pas ça normal !

Pour résumer donc, les 2 camps sont globalement pour une surveillance, d'un coté pour un accès aux données en cas de problème si soumis à un cadre légal, et de l'autre une surveillance uniquement des personnes à risque. L'opposition principale entre les 2 camps découle de la confiance qu'on peut (ou pas) accorder aux autorités compétentes.
Enfin, fait courant en psychologie mais que nous avons observé aussi dans cette analyse, les gens ont plus tendance à "coopérer" (c'est à dire donner l'accès aux données) si les conséquences sont plus réduites. Dans le cas "je déverouille le téléphone du potentiel terroriste", une grande majorité déverouille. Par contre dans le cas "si vous déverouiller une fois, le FBI pourra déverouiller le téléphone de tout le monde", les gens sont plus frileux.