Avant de parler de l’utilitarisme dans le cas de l’anonymat et de la blockchain, un petit rappel s’impose. Si l’on voulait résumer cette doctrine, on dirait que son but est de maximiser le bien-être collectif des individus. La phrase de Jeremy Bentham qui dit « le plus grand bonheur du plus grand nombre » condense parfaitement cette idéologie.
Dans notre cas, prenons une personne qui suivrait une doctrine parfaitement utilitariste et posons-nous la question suivante. Que ferait-elle si elle avait le choix de rendre anonyme ou non les blockchains actuelles. Tout d'abord, il faut faire une première distinction pour les blockchains privées et publique.
Comme expliqué sur la page d’accueil de notre site, les blockchains privées appartiennent généralement à des entreprises qui souhaitent garantir une sécurité, authenticité d’une action ou objets réels ou numériques.
Regardons le bonheur que pourrait apporter le fait de rendre cette blockchain anonyme. Il est important de noter que l’on regarde le bonheur généré par l’ensemble des personnes et son importance et pas uniquement de la personne. On considère ici l’anonymat comme le fait que la blockchain est uniquement visible par des membres de l’entreprise. Le fait qu’elle soit anonyme va apporter du bonheur aux dirigeants de l’entreprise, car cela éviterait que l’état ou la concurrence ne regarde ce qu’elle y fait. Cet anonymat va venir fructifier l’entreprise, rendre les actionnaires de l’entreprise peut-être plus riche et donc si l’on considère que l’argent augmentent leur bonheur, augmenter le bonheur de certaines personnes. Si l’on pousse le raisonnement encore plus loin, et que l’argent apporté est réinvesti dans des projets qui augmente le bonheur de certaines personnes (projets humanitaires, nouveaux emplois, ect) on augmente encore plus le bonheur global.
Maintenant, dans le cas où une blockchain privée serait non-anonyme et donc lisible et visible par tous, analysons le bonheur que cela pourrait apporter. Tout d’abord, le grand public pourrait savoir ce qui se cache dans les différentes transactions de la blockchain. Ensuite, la concurrence aurait accès également à ces transactions. Mais le bonheur de ces 2 groupes est extrêmement variable en fonction des cas, il pourrait même dans certains cas apporter du malheur.
En conclusion, pour une blockchaine privée et d’un point de vue utilitariste, il est difficile de déterminer s’il vaut mieux rendre anonyme ou pas cette blockchain. Cela va principalement dépendre de cas réels et des actions de cette anonymisation ou non de la blockchain.
L’analyse utilitariste de l’anonymat des blockchaines publiques sera plus simple que celle des privés. En effet, les utilisations concrètes étant moins nombreuses, on va considérer ici la blockchaine la plus connue et la plus ancienne, la blockchain Bitcoin.
Considérons comme premier cas, que la blockchain bitcoin serait 100% anonyme. Cet anonymat permettrait à des malfrats de se servir de cette blockchain pour faire des échanges d’argent de manière intraçable. On peut donc considérer que cela apporte du bonheur au malfrat. Un autre cas que l’on pense moins, est le travail au noir. L’anonymat permettrait de faciliter les transactions d’argent sans que le gouvernement n'en ait la trace. En bref, l’anonymat donnerait uniquement du bonheur à ceux qui font des fraudes.
Ensuite, parlons du cas où la blockchain serait pas du tout anonyme et donc toutes les transactions lisibles par tous avec une identité reliée à chaque compte. Cette lisibilité permettra à la police de repérer les transactions, et donc si des gens font des opérations illicites, de peut-être retrouver le coupable et de l’arrêter. En sachant qu’il y a beaucoup moins de malfrats que de non-malfrat, le bonheur apporter par le non-anonymat de la blockchain serait beaucoup plus important que celui d’une blockchain anonyme.
En conclusion, un parfait utilitariste choisira d’avoir une blockchain publique non-anonyme.