Interview


Pourquoi faire des interviews ?

 Comme précisé dans la partie éthiques, la communication et l'échange d'idée est à la base de l'étique. Il est dès lors très important d'avoir le plus d'avis possible.
 Le sondage permet alors d'obtenir ces avis, mais les réponses à un sondage sont souvent très limitées. Elles sont souvent du type "d'accord" ou "pas d'accord" et les avis plus développés sont souvent difficiles à exploiter. Il est alors important d'obtenir des avis complets sur les points précis que nous voulons aborder.
 Nous pourrions obtenir ces avis en réfléchissant nous-même à ces questions, ce que nous avons évidemment fait. Le problème est que nous avons tous un avis assez similaire, ce qui est logique vu que notre parcours et notre situation ne sont pas significativement différents.
 La solution évidente pour avoir des avis développés, mais qui ne sont pas les nôtres, est donc de procéder à des interviews. Nous avons ainsi pu interroger un chercheur en informatique, un professeur de mathématique et une psychologue.

 “Je suis Matei Mancas et je suis chercheur à l’institut Numediart de l’UMons. J’ai 43 ans. Je travaille globalement sur l’intelligence artificielle, plus particulièrement sur l’attention visuelle, ce qui nous attire le regard. Je connais bien Matrix, j’ai revu le film récemment. J’ai aussi travaillé un peu dans la VR, et donc dans la partie partielle de l’immersion. […]
 Globalement je pense que toute technologie est bonne à prendre, mais qu'elle a toujours deux versant : positif et négatif. C’est intéressant de regarder ce qu’une technologie peut faire car, si on ne le fait pas, certains choisiront peut-être de l’utiliser pour ses versants négatifs. Donc il faut prévoir ce que l’on peut faire de bon et essayer de trouver ce que l’on peut en faire de mauvais pour essayer de l’empêcher (avec la législation ou de diverse manière).
 Cela devient de plus en plus difficile d’évaluer les côtés négatifs et positifs d’une technologie. Si on prend l’exemple du marteau, il est bien pour taper sur des clous et moins bien pour taper sur le voisin. Dit comme cela, tout le monde est d’accord, mais les technologies actuelles offrent plus d’ambiguïté sur leurs côtés négatifs. […] Plus on avance dans les technologies, plus leur frontière entre bien et mal devient grise.
 […] L’immersion totale et le transhumanisme sont assez liés car les deux sont l’augmentation de l’humain. Il y a des personnes qui utilisent ces technologies, non par pour une réparation, mais pour pouvoir faire des choses que l’on n'a pas la possibilité de faire. De plus, les technologies qui seront utilisées pour l’immersion totale nécessiterait de s’introduire dans le cerveau et le système nerveux [d’où le lien avec le transhumanisme].”

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Plus on avance dans les technologies, plus leur frontière entre bien et mal devient grise.
Seriez-vous prêt à utiliser l’immersion totale dans le cadre du divertissement, ou pour une formation ?

 “Oui, comme je l’ai dit, il n’y a pas de problème à essayer, mais tout dépend des applications. Le coté formation est intéressant, pour mettre, par exemple, des personnes dans une situation d’urgence ou dangereuse.
 Après, pour des jeux ou des choses comme cela [et aussi pour la formation], il faut quand même mettre de limitation. On peut mettre un temps limite, ou obliger à revenir de temps en temps. On dit par exemple pour les jeux vidéo de ne pas y passer plus de X heures par jours, après on peut se demander s’il faut réellement obliger à se déconnecter au bout du temps limite.
 Finalement, il y a le coté ‘drogue’ qui est interdit mais permet aussi de s’évader. Est-ce qu’il ne faut pas laisser les gens s’évader ? A priori, pour la drogue, on a décidé que non ; mais pour les jeux on a décidé que oui, mais bon il faut limiter. Après, si les jeux permettent de vraiment entrer dans le monde [à la manière de l’immersion totale], la législation se rapprochera peut-être plus du côté restrictif de la drogue que du côté cool des jeux vidéo.
 […] Après, on peut se poser la question si l’on souffre, il y en a qui veulent s’évader complètement de leur souffrance. La question de l’évasion est une très ancienne question, mais remise ici au gout du jour par les nouvelles technologies. Certaines croyances visent même à l’évasion du corps par la connaissance pour être sauvé [et rejoindre Dieu].”


Seriez-vous prêt à utiliser l’immersion totale pour suivre une thérapie ?

 “Cela, je pense que c’est intéressant, que ce serait une application positive. Surtout que ce serait contrôlé par un psychologue ou quelqu’un de formé qui ne laisserait pas faire n’importe quoi. Ça existe déjà avec la VR, mais l’immersion totale pourrait augmenter et accélérer les résultats.”


Seriez-vous prêt à vous connecter à une machine à expérience, comme celle décrite dans l’expérience de Nozick ?

 “Une telle machine fait un peu peur. Le coté important est à quel point les gens ont encore une prise sur le fait d’arrêter ou non. Cela peut être très dangereux et addictif. […] Certaines personnes pourraient se dire que c’est tellement bien qu’elles ne voudraient plus en sortir.
 On peut se demander à quel point l’on deviendrait des esclaves volontaires de ces réalités virtuelles et de ces technologies. Cela pourrait être interprété plus comme de l’esclavagisme que de l’émancipation au final.”


Comment réagiriez-vous si une personne de votre entourage décidait de vivre dans un monde virtuel ?

 “C’est assez bizarre, je dirais qu’elle est perdue pour la réalité des choses. Après, on peut se demander à quel point l’on peut lui imposer des choses. Ça reste un choix de chacun, et l’on peut se placer d’un point de vue de la législation : peut-on empêcher quelqu’un de se droguer ou pas ? [J’assimilerais vraiment ça à la drogue.]”


Si l’on suppose maintenant qu’une majeure partie de la population vit dans un monde virtuel, vous y connecteriez-vous dans le but d’y vivre aussi ?

 “A priori, étant de tempérament un peu rebelle, je dirais non. Après, c’est facile à dire sans être réellement dans la situation, à force d’être aiguillé dans nos choix, on finit souvent par rejoindre la majorité. […]
 Même aujourd’hui, c’est facile de dire que l’on est contre le système, mais si l’on y est vraiment contre, il faudrait aller vivre dans une cabane dans la forêt et manger de l’écorce. Et peu en serait capable.
 À force d’induire les personnes à se connecter, et au fur et à mesure de la progression de la technologie, les gens seraient sans doute de plus en plus enclins à s’y connecter à vie. Tout ne se passerait pas de manière brusque.”


Comment réagiriez-vous si vous appreniez que monde dans lequel nous vivons étais en fait une simulation, un monde virtuel ?

 “Une fois qu’on a compris que tout est faux, on aurait surement la curiosité de vouloir voir ce qu’il y a dans la réalité. C’est au final la seule manière de faire revenir des gens qui auraient vécu dans un monde virtuel, leur montrer que la vérité est ailleurs.
 Il y aura toujours des gens qui voudront oublier et se conforter dans leur vision de la réalité, mais je pense que la plupart des gens voudront sortir et en savoir plus. De fil en aiguille, tout le monde finirait par sortir.
 De mon côté, dans un premier temps, je ne sais pas ce que je ferais. Mais je finirai surement par vouloir voir la réalité, même si je serai peut-être déçu à la fin.”


Est-ce que vous pensez du coup que connecter une grande partie de la population à un monde virtuel pourrait régler des problèmes contemporains majeures ?

 “ Cela permettrait surtout de se dire que l’on a résolu le problème alors que l’on ne l’a que déplacé. A ce stade, une solution alternative pour résoudre le dérèglement climatique serait de tuer tous les Hommes, et je ne pense pas que ce soit la meilleure manière. […] Il faut plutôt réfléchir à une solution à long terme.”


 “Il faut pour moi vraiment trouver l’équilibre entre les applications positives et négatives, et c’est là toute la complexité du problème. On a balayé beaucoup d’application, des plus intéressantes aux plus effrayantes. [… Trouver cet équilibre] est au final tout le but de ce genre d’étude et d’analyse que vous faites ici.”

 “Je me nomme Edouard Rodolausse je suis professeur de mathématiques dans l’enseignement du secondaire supérieur. J’ai fait des études d’ingénieur civil en construction et en mécanique des solides. Pas vraiment à voir dans la technologie donc.
 Je n’avais pas vraiment entendu parler de l’immersion totale avant. J’avais vu il y a longtemps le film Matrix, mais sans vraiment m’y intéresser. J’ai globalement plus appris de l’immersion totale des messages qu’on a échangé. Je vois par contre ce qu’est un casque de réalité virtuelle.
 Je pense que l’immersion totale peut être intéressante dans la distraction comme le jeu. Mais personnellement, je n’aurais pas envie de m’y connecter. J’ai déjà du mal à m’attacher à la réalité, donc si j’y étais connecté, j’aurais du mal à garder les pieds sur Terre. Je pense en plus que le but de l’être humain est avant tout de se connaître soi-même, et là j’ai l’impression que ça va à l’encontre de ce que je pense.”

 A ce moment de l’interview, on aborde déjà un point qui sera par la suite central : les croyances de Mr. Rodolausse. Il a eu l’occasion de longuement les expliquer, et, pour mieux comprendre ses réponses, il est préférable d’expliquer ici de quoi il s’agit :

 “Je ne crois pas en un dieu spirituel, mais bien en un dieu vivant. Afin d’atteindre ce dieu, et la paix en soi, il faut monter sa Kundalili (Sorte de cordon dans le bas de la colonne vertébrale, enroulé 3.5 fois). Eveiller sa Kundalili permet la compréhension de soi et ainsi résoudre ses problèmes intérieurs. Il est pour moi primordial que les personnes comprennent l’importance de cela.”

 Si vous souhaitez en apprendre plus sur ces croyances, nous vous renvoyons ici. Ce site ne correspond peut-être pas parfaitement aux croyances de Mr. Rodolausse, mais le contenu expliqué s’en rapproche et traite plutôt bien le sujet. Nous ne nous étendrons pas spécialement plus sur le sujet, car il ne s’agit pas du but de ces interviews. Nous trouvions en revanche cet aspect de Mr. Rodolausse important au vu de ses réponses.

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Il faut chercher en soi si l’on veut résoudre nos problèmes.
Seriez-vous prêt à utiliser l’immersion totale dans le cadre du divertissement, ou pour une formation ? Et dans le cas d’une thérapie psychologique ?

 “Dans le cas du divertissement, non. Par contre, dans le cas de formation ou d’entrainement, cela peut clairement être utile. On peut également par exemple y faire des simulations, comme pour savoir si un avion va se crasher ou non. Donc effectivement si cette utilisation est possible, je la pense plutôt bonne.
 Dans le cas d’une thérapie, je trouve que cela fait très ‘patient face à son psychiatre’ avec un contrôle total pour le psychiatre. Il pourrait faire ce qu’il veut, comme des expériences avec son patient. Il pourrait le mettre en situation, juste pour voir de quelle manière il réagirait.
 Je ne pense pas non plus que ce soit une manière de soigner les problèmes des patients. Une personne souffrant de ce genre de trouble psychologique devrait plus s’accepter elle-même et essayer d’atteindre une paix intérieure afin de se soigner. ”


Seriez-vous prêt à vous connecter à une machine à expérience, comme celle dans l’expérience de Nozick ?

 “J’ai, ces derniers temps, un petit plaisir : j’ai envie de m’acheter une belle Mustang. Je dois reconnaitre que si je pouvais me connecter à cette machine pour pouvoir essayer ma Mustang, ça ne me déplairait pas.
 Un autre cas serait pour prendre l’avion. J’avais peur de l’avion quand j’étais plus petit, à cause des vibrations et des turbulences. Donc je ne serais pas contre de refaire l’expérience de l’avion afin de voir si ma manière de l’appréhender serait différente et si j’aurai moins peur.

 [Assez ironiquement, on se rend compte d’un certain paradoxe avec la question d’avant. Il est contre les thérapies mais souhaiterais reprendre l’avion pour voir si sa peur a évolué. On pourrait se dire qu’il ne s’agit que de refaire l’expérience de l’avion, mais le parallèle avec les thérapies est quand même assez proche.]
 Par contre, je ne serai pas prêt à m’y connecter pour toujours. Occasionnellement, cela peut aller, pour vivre un plaisir pendant une dizaine de minutes. Mais je suis contre le fait d’y rester connecté plusieurs heures, voire jours.”


Comment réagiriez-vous si une personne de votre entourage décidait de vivre dans un monde virtuel ?

 “Dans le cas d’une connaissance, je ne saurais pas vraiment comment réagir. Je ne serais pas pour qu’elle le fasse, et je lui expliquerais pourquoi, selon moi, ce n’est pas la chose à faire. Mais au final, il s’agit de son choix, et je ne pourrais rien y faire. Si j’essayais de lui faire comprendre de ne pas le faire et qu’elle le ferait quand même, je ne l’empêcherais pas.
 Par contre, pour mes enfants, c’est différent. Ça m’énerve déjà de les voir jouer beaucoup aux jeux vidéo, j’essaie d’instaurer des heures afin de les limiter, mais je sens qu’ils ont parfois envie de continuer. Alors il serait hors de question qu’ils aillent vivre dans un monde virtuel. Je les en empêcherais.”


Si l’on suppose maintenant qu’une majeure partie de la population vit dans un monde virtuel, vous y connecteriez-vous dans le but d’y vivre aussi ?

 “Non, même comme cela je n’irais pas. Je préfèrerais finir dans la réalité avec les quelques personnes qui préfèreraient comme moi ne pas s’y connecter, plutôt que de rejoindre cette majeure partie de la population.”


Est-ce que vous pensez que connecter une grande partie de la population à un monde virtuel pourrait régler des problèmes contemporains majeures ?

 “Non, je vais dire une chose [qui rejoint mes croyances], pour moi tous ces problèmes peuvent être réglés uniquement si l’on atteint la paix en nous. Tous ces problèmes sont liés au fait que seul une partie de la population a réussi à atteindre la paix. Lorsqu’une partie suffisante aura atteint cette élévation de soi, alors les problèmes seront réglés.
 Au final, se connecter à un monde virtuel pour régler ses problèmes ne reviendrait qu’à les déplacer, et pourrait même en créer d’autres. Il faut vraiment chercher en soi si l’on veut résoudre nos problèmes."


Comment réagiriez-vous si vous appreniez que monde dans lequel nous vivons étais en fait une simulation, un monde virtuel ?

 “Je ne l’accepterais pas. Je préfèrerais clairement rester ici, faire comme si je ne savais rien. J'ai vécu trop de chose pour accepter le fait que ce que j’ai vécu n’existerait en fait pas.”


 “Je suis Ingrid Dubrulle, je suis psycho pédagogue de formation et aujourd’hui conseillère en insertion professionnel et psychologue en parallèle. Je suis mère d’un adolescent de 16 ans.
 J’avais déjà entendu parler un peu des casques virtuels, et donc d’immersion partielle. Mais je n’avais pas vraiment entendu parler d’immersion totale avant que je me renseigne pour l’interview.
 La technologie me laisse plutôt perplexe d’un point de vue éthique. Je crains une entrave à la liberté et une diminution de l’autonomie de la personne [dépendance à la technologie, similaire à l’usage de drogue]. […] Certaines personnes pourraient ne plus parvenir à dissocier la réalité et le virtuel.
 Mais je pense que cela pourrait être plutôt intéressant pour les personnes qui se trouveraient privée d’autonomie et de liberté de mouvement [ex : tétraplégique]. Elles pourraient, contrairement à une personne tierce, retrouver une autonomie. […] On pourrait par exemple imaginer qu’elle puisse faire ses courses dans ces univers virtuels.”

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Les processus d’individualisation et de similarisation seraient renforcés par cette technologie
Seriez-vous prête à utiliser l’immersion totale dans le cadre du divertissement, ou pour une formation ?

 “Oui, je l’utiliserais. Cela ouvrirait un nouveau champ de découverte et permettrait d’accéder à des univers inaccessibles. […] On pourrait par exemple imaginer la possibilité de voyager pour des personnes n’en ayant pas les moyens ou le temps.
 Je pense par contre qu’il vaut mieux maintenir des univers proches de la réalité. Les jeux vidéo [et les technologies d’immersion partielle en générale] permettent déjà d’accéder aux univers de rêves, et il vaut mieux laisser à l’immersion totale des univers réels. […] Les jeunes se réfugient déjà trop dans les jeux, donc il vaudrait mieux éviter de les faire se décrocher de la réalité avec l’immersion totale.
 On peut cependant imaginer des situations qui génèreraient de l’angoisse afin de soigner les phobies, comme l’agoraphobie, et ainsi utiliser l’immersion totale pour réconcilier une personne et la réalité.
 L’utilisation dans le cas d’une formation serait aussi assez intéressante, mais en alternative et non en remplacement de formation réelle. L’idéal serait d’imaginer les deux méthodes fonctionnant en parallèle.
 On pourrait aussi imaginer une utilisation de formation dans le cadre de stage afin d’aider à s’intégrer dans un métier. Il est souvent complexe de trouver un stage et l’immersion totale pourrait facilement se mettre en parallèle de ce concept afin d’ouvrir plus facilement les portes de cette discipline. Cela permet aussi de pouvoir visualiser un métier afin de voir s’il nous plait ou non.”


Seriez-vous prête à utiliser l'immersion totale pour suivre (ou dans votre cas, donner) une thérapie ?

 “En effet, on peut imaginer que ça permettrait, un peu à la manière de technique d’hypnose, au cerveau d’assimiler pas à pas une situation générant un traumatisme afin de diminuer une phobie. Cela permettrait à un patient de se soigner de phobie, de stress post-traumatique, etc.”


Seriez-vous prête à vous connecter à une machine à expérience, comme celle décrite dans l’expérience de Nozick ?

 “On vit déjà dans une société de surconsommation, où la notion du désir est de plus en plus forte. Donc trouver un dérivatif lorsque notre vie ne nous plait pas assez n’est pas une bonne chose. C’est assez similaire à l’utilisation d’un psychotrope. On s’y connecterait d’abord 10 minutes, puis 20, puis une heure, etc. Ça nous décrocherait de la réalité et deviendrait en plus chronophage.”


Comment réagiriez-vous si une personne de votre entourage décidait de vivre dans un monde virtuel ?

 “Supposant qu’il soit majeur, ça va au-delà du questionnement de l’immersion totale et je ne peux contredire son choix de vie. Ses parents lui ont offert la vie et il en fait ce qu’il veut. Je serais tout de même inquiète de son choix et des risques qu’il engendre. [...] J’essaierais quand même de lui expliquer mon point de vue, mais je ne le forcerais pas.”


Si l’on suppose maintenant qu’une majeure partie de la population vit dans un monde virtuel, vous y connecteriez-vous dans le but d’y vivre aussi ?

 “Aller y voyager oui, mais pas y vivre. C’est un moyen supplémentaire de voyage, mais je suis contre d’y faire une seconde vie. Nous sommes faits de chair et d’os et nous ne pouvons pas vivre uniquement dans le virtuel. […]”


Est-ce que vous pensez du coup que connecter une grande partie de la population à un monde virtuel pourrait régler des problèmes contemporains majeures ?

 “Non, il faudrait tout même garder un corps physique qui aurait besoin d’être entretenu. Si ce sont des machines qui s’en occupent, elles auront besoin d’énergie et d’entretien également, ce qui ne résoudrait pas le problème."


Comment réagiriez-vous si vous appreniez que monde dans lequel nous vivons étais en fait une simulation, un monde virtuel ?

 “Étant de nature plutôt optimiste, je penserais que ce serait génial, j’aurais la chance de pouvoir commencer une nouvelle vie à partir de zéro, de revivre en ayant retenu les leçons que j’ai vécu dans cette simulation. Je serais donc ravie d’avoir encore tout à vivre dans cette réalité.”


 “Ce que je crains, c’est que les processus d’individualisation [on s’associe de moins en moins dans un but commun mais plus pour des activités communes] et de similarisation [tout le monde serait dans la même machine, le même système] soient renforcés par cette technologie."


Conclusion

 Ce qui frappe le plus dans ces interviews, c’est la disparité des réponses. Sur seulement trois interviews, nous avons réussis à obtenir des avis très divergents. Nous pouvons cependant noter plusieurs similitudes dans les réponses que nous avons reçues :

  • Le point de la formation intéressait beaucoup nos intervenants. Les réponses y étaient très favorables, ajoutant également les situations d’urgence, les simulations ou les choix d’orientation à ce contexte.
  • Les interviewés étaient plutôt réticent à l’idée de vivre dans un monde virtuel. Ils y sont globalement contre, comparant les mondes virtuels à la drogue ou, de manière plus générale, à une échappatoire de la réalité.
  • Nous remarquons également qu’ils ne pensent pas que cloisonner la population dans un monde virtuel permettrait de résoudre les problèmes contemporains majeurs.

 Les avis des interviewés qui divergent sont également très intéressants. Nous remarquons vraiment une manière de penser différentes, en fonction de la personne que nous interrogeons, ce qui confirme ce que Matei Mancas avait énoncé : “Les technologies actuelles offrent plus d’ambiguïté sur leur cotés négatifs”.


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