Selon Jeremy Bentham, seuls le plaisir et la peine causés sont à prendre en compte dans la cadre de la prise de décision. Dans le cas de l’application du conséquentialisme à la problématique des voitures autonomes, ce sont donc ces deux facteurs qui sont à prendre en compte.
Ici, il s’agit donc de déterminer si l’utilisation de voitures autonomes est respectueuse de l’éthique des effets. En d’autres termes, il s’agit d’établir si l’utilisation de voitures autonomes génèrera plus de plaisirs que de peines.
Actuellement, les utilisateurs de la route sont confrontés à certains problèmes qui relèvent parfois simplement de la frustration mais peuvent aussi se révéler dangereux. Avec le nombre grandissant d’automobilistes, les problèmes se multiplient aussi : le trafic routier est de plus en plus condensé, trouver une place de parking peut devenir une vraie épreuve, etc.
Les plus grandes craintes liées aux voitures autonomes sont la perte de maîtrise du véhicule ainsi que la peur de problèmes informatiques. Ces peurs ne sont pas partagées par l’entièreté de la population, cependant elles contribuent donc à l’augmentation de la peine pour certaines personnes. Si on considère que ces craintes sont fondées, on peut imaginer que les voitures autonomes pourront créer des accidents qui n’auraient pas eu lieu d’ordinaire, ce qui, en effet, augmenteraient grandement la peine mais en partant du principe que ces voitures ne seront commercialisées qu’à partir du moment où elles seront entièrement fiables, ces craintes ne causeraient qu’une peine limitée.
On peut aussi prendre en compte le plaisir de la conduite qui, bien que non-universel, a son rôle à jouer. En effet, pour certains utilisateurs, les voitures autonomes contribueraient à une réduction du plaisir puisque, pour eux, la conduite peut représenter un réel amusement. Néanmoins, on peut aussi considérer l’avis opposé en tenant compte des personnes pour qui conduire représente plus un désagrément qu’autre chose. Au final, on peut imaginer que les deux avis se contrebalancent et n’apportent pas réellement d’élément de réponse supplémentaire dans le cadre de cette éthique.
D’un point de vue positif, les voitures autonomes pourraient grandement augmenter le confort des utilisateurs. On considère qu’elles contribueraient à la fluidification du trafic routier, qu’elles pourraient diminuer le nombre de parking et qu’elles seraient utiles dans bien d’autres situations. En ce sens, elles permettraient de diminuer les peines des utilisateurs pour qui certaines situations peuvent se révéler frustrantes.
De plus, on sait que l’utilisation de voitures autonomes permettraient de réduire le nombre d’accidents de la route. En partant de l’idée que 90% des accidents de la route sont liés de près ou de loin à une erreur humaine, si on considère que les accidents génèrent uniquement de la peine (qui peut être infinie dans le cas d’un décès) et que les voitures autonomes peuvent remédier en partie à ce problème, on peut considérer que les voitures autonomes réduisent grandement la peine générale.
En conclusion, on peut considérer que l’utilisation des voitures autonomes respecte le conséquentialisme selon Bentham puisqu’en faisant le bilan, les aspects positifs prennent largement le dessus sur les aspects négatifs. En effet, rien que le fait d’éviter une peine infinie causée par la mort de quelqu’un est suffisant pour prendre le dessus dans le bilan global.