Alors le juste milieu serait une utilisation intelligente de cette technologie, de manière à laisser la place de l’art créé par des humains dans le premier plan. Nous pourrions par exemple certifier qu’un œuvre est bien générée par un humain sans IA afin qu’il y ait un « certificat d’authenticité ». En parallèle, les œuvres générées par une intelligence artificielles peuvent exister pour ceux à qui cela intéresse. Les expositions de celles-ci (en live ou en ligne) seraient bien entendu autorisées mais avec la mention claire que c’est en provenance d’une IA.
Nous allons nous placer dans la position d’un artiste qui veut créer une peinture afin de gagner son argent. Il a deux choix. Le premier est de continuer à étudier l’art de peindre les monuments qu’il apprécie le plus. En effet, il arrive à subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille en vendant ces peintures. Le second choix est d’utiliser l’intelligence artificielle. Il se formera alors en réseaux neuronaux et créera une machine capable de peindre avec exactitude et sans qu’il doive fournir un effort. Quel sera alors l’impératif catégorique ?
Agis uniquement d’après la maxime qui fait que tu puisses vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle de la nature. C’est le principe d’universalisation de Kant. Si la loi que nous suivons est : « utilise l’intelligence artificielle pour créer des œuvres » cela ne nous semble pas bon. En effet elle serait intrinsèquement mauvaise. Si c’était une loi universelle, tout le monde devrait mentir en créant des œuvres créées par de l’intelligence artificielle afin de ne pas se faire dévorer par la concurrence déloyale.
De plus, ça serait un mensonge sur ce que sait faire l’humain. En effet, l’humain n’aura pas sorti de sa tête l’œuvre d’art créée et l’aura sortie de son réseau neuronal. L’art est quelque chose de magique car il est le fruit de la créativité de l’être humain, il en perd donc toute sa saveur en sortant de quelque part d’autre.
Notre loi universelle serait « ne créée pas d’œuvre d’art avec de l’intelligence artificielle, à moins que cela soit clairement mentionné ». En faisant de la sorte, nous garderons la place unique qu’à la créativité humaine au centre de l’art. Dans un second plan, pour ceux qui le désirent, il existe de l’art créée non pas par les humains mais par une intelligence artificielle.