Utilitarisme

Jeremy Bentham

L’utilitarisme est une doctrine sociale qui considère que nous devons agir que si nous maximisons le bien-être collectif. L’utilitarisme est une théorie conséquentialiste : elle évalue une action en fonction des conséquences escomptées de celle-ci. Cette doctrine est donc une contradiction avec la doctrine de Kant.


Imaginons une première situation : énormément d’humain ont la capacité de créer de l’art (que cela soit de la musique, une peinture, du design d’intérieur, … ) avec des intelligences artificielles en ayant une même qualité qu’une personne ayant étudié l’art durant toute sa vie. En termes de proportion, les œuvres créées par des intelligences artificielles sont majoritaires. Quelles en sont les conséquences? Est-ce que ce futur serait plus heureux selon l’utilitarisme? Voyons cela tout de suite.


Une première conséquence est que les artistes seront démotivés de continuer d’investir de l’énergie dans la création d’art. En effet, le fait que des intelligences artificielles puissent faire l’équivalent de leur travail en un rien de temps mène directement à de la démotivation et donc au malheur. Nous pouvons imaginer assez facilement que si nous voulions créer de l’art nous aurions un dilemme : choisir de créer une musique classique soi-même et donc d’étudier le solfège pendant des années ou de télécharger sur internet un algorithme de deeplearning ayant appris comment faire de la musique classique grâce à toutes les musique classique que l’humanité a écrite. De plus, un individu ayant conçu un œuvre, comment pourrait-il prouver aux autres qu’il l’a créé de sa tête et non de son ordinateur ? Il est donc assez facile de se rendre compte l’extrême accessibilité de la création d’œuvres d’art par tout un chacun serait néfaste pour la créativité humaine.


Une deuxième conséquence directe est que le nombre d’œuvres créées par l’humanité augmenterait car les œuvres fabriquées par les algorithmes peuvent être très rapides une fois qu’un algorithme est fait. Mais est-ce que pour autant le bonheur augmenterait ? Nous ne le pensons pas. En effet, nous accordons plus de valeur à une œuvre créée directement par un humain que celle créée par une intelligence artificielle. Quand nous écoutons une musique que nous aimons beaucoup, nous avons tendance à se dire « c’est du génie ». Si cette musique était écrite par une Intelligence Artificielle, nous ne serions pas autant impressionnés car l’œuvre ne viendrait pas directement de la tête d’un être humain.


Nous pouvons donc conclure que si l’humanité abuse d’intelligence artificielle pour la création d’art, elle risque d’être submergée face à tout ce flot d’œuvres ayant moins de valeur intrinsèque que celle créées par l’être humain directement. Et donc conduire l’humanité dans un futur où le bien-être collectif est inférieur à celui actuel.


En opposition, si l’utilisation de l’intelligence artificielle dans l’art reste comme elle l’est actuellement : n’a pas un rôle majeur dans l’art, a plus une place de curiosité et d’étonnement. Nous ne voyons pas de problématique majeure pour la création d’art.