Débat 

Nous avons eu l'occasion de réaliser un débat avec quelques étudiants. Ce débat a permis de soulever certains points sensibles et réticences concernant cette technologie. Ces différents éléments seront résumés dans les lignes et paragraphes qui suivent.

Pour commencer, un élément est souvent revenu, pour eux, l'IA ne doit pas être un seul décisionnaire, le choix final doit être géré par une personne physique.  Elle ne devrait également être utilisée uniquement pour les délits mineurs et être introduite progressivement. L'IA doit faire ses preuves pour être acceptée du grand public. Elle pourrait permettre d'accélérer la justice belge qui se montre parfois très lente pour certains dossiers et laisser du temps aux juges pour traiter les affaires plus importantes. 
Une personne s'est demandée si les avocats avaient encore une place dans la justice si l'IA devenait le seul décisionnaire. Les avocats peuvent, en effet, apporter d'avantage de preuves et vérifier la véracité des faits déjà établis. 

Ensuite, certaines personnes ont évoqué le principe d'équité qui, selon eux, pourrait être mieux respécté grâce à cette nouvelle technologie et aussi permettre de réduire les biais. 
Un sujet a, quant à lui, divisé l'audience concernant la manière dont l'IA serait programmée. D'un côté, certains souhaitent savoir exactement comment cette intelligence est programmée pour savoir la manière dont elle prend telle ou telle décision tandis que d'autres préfèrent que seul un petit groupe d'individus ait connaissance du fonctionnement afin qu'on ne puisse pas essayé d'influencer la machine en jouant sur différents paramètres. Une question sur le sujet concernait la possibilité de simuler le jugement pour connaître la sentence "prévue" et ainsi permettre d'orienter la plaidoirie ou le requisitoire pour diminuer la peine le plus possible. 

Un autre point concerne, la prise en compte de certaines circonstances que l'IA n'interpréterait pas comme un humain car elle n'est dotée d'aucune conscience. Elle déshumaniserait les personnes en les réduisant à certaines caractéristiques comme l'origine. De plus, avec une IA, il ne serait plus possible de prendre en compte les regrets de l'accusé. 

Concernant la justice prédictive, il demeure la question de la vie privée qui ne serait peut-être pas respectée. La justice prédictive semble intéressante pour des grands crimes mais a une utilité fortement réduite pour les petites affaires. Elle ne prend pas non plus en compte le fait qu'une personne puisse changer. Que faut-il donc prendre en compte ? Les faits qui remontent à seulement quelques semaines ou plusieurs années ? Il est difficile de savoir quels sont les événements de la vie qui prédisposent à commettre un crime. Les causes peuvent avoir des origines profondes et remonter à la pls tendre enfance.

Enfin, au sujet de l'Open Data (la disponibilité des toutes les décisions judiciaires), une personne a demandé s'il était vraiment nécessaire de prendre en compte des décisions rendues en 1945 (en Belgique seulement 0.47% des décisions judiciaires rendues depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale sont disponibles ce qui représente 160.000 dossiers).