J-L C : Si la justice prédictive vise à résoudre des crimes qui n’ont pas encore été commis, c’est déjà difficile de les résoudre avec des crimes commis.
Si c’est déterminer à l’avance les chances de réussite d’une action judiciaire, elle ne peut agir que sur une base statistique ce qui est sans intérêt si on veut s’adapter à une situation particulière.
Or tous les dossiers sont différents.
A C : L’IA peut être un outil tout à fait intéressant, mais je doute qu’elle puisse appréhender aisément la complexité des dossiers pour fournir des décisions.
En effet, chaque dossier rassemble un grand nombre de données très hétérogènes et non formalisées, des règles de loi et de très nombreuses notions qui sont sujettes à interprétation, le tout confronté à des habitudes particulières à certaines juridictions.
Je suppose qu’une IA pourra déterminer des grandes tendances dans la jurisprudence en général ou au sein d’une juridiction (tel tribunal est plutôt en faveur du locataire, plutôt du propriétaire, de l’employeur, du salarié…). Cette détermination des tendances sera certainement ardemment combattue par les magistrats qui refuseront de voir leurs biais plus ou moins conscients être mis en exergue.
L’IA pourrait également identifier des cas de jurisprudence similaire qui pourraient être invoqués à l’appui d’une argumentation.
Je ne suis pas certain cependant que – pour l’instant du moins – l’IA puisse pour juger des dossiers.