En analysant les avis récoltés grâce au sondage et aux interviews avec les experts, il en ressort que la majorité de la population pencherait plutôt pour une adoption partielle de cette nouvelle technologie. Cette majorité ne se voit pas être jugée uniquement par une IA sans une intervention humaine peu importe la nature du jugement. Cela rejoint sur certains points notre analyse utilitariste. On avait abouti à la conclusion que l'IA suivrait globalement cette éthique (surtout si elle est seule décisionnaire). Cependant, si on suit l'avis des gens, on pourrait en conclure que l'IA est plus utile en aide à la décision. Nous avons donc une différence entre les deux conclusions. Cela peut s'expliquer notamment par le fait que l'Homme est assez réfractaire aux changements brusques.
En se basant sur l’intervention des spécialistes et de l’article publié par Adrien Van den Branden, l’utilisation de l’Intelligence Artificielle au service du justiciable parait, actuellement, irréalisable étant donné le nombre trop faible de documents et de jugements mis à disposition (seules les décisions de 0.47% des affaires traitées depuis la seconde guerre mondiale sont disponibles à tout le monde). Ce qui ne répond pas à l’éthique des responsabilités, comme expliqué à la fin de l’analyse concernant l’implantation de l’IA dans la justice. Effectivement, l’éthique des normes serait respectée contrairement à celle des valeurs et des deux fondements. La question du libre arbitre et des sentiments venant compléter cette éthique.
Concernant l’IA dans la justice prédictive, elle ne répond pas à l’éthique des valeurs car selon celle-ci chaque cas et différent et doit être jugé de manière totalement indépendante.
Si on envisage d’autre part l’éthique des vertus, la décision de l’utilisation de l’IA revient à chaque individu s’il estime que cette aide peut le rendre meilleur et l’aider à atteindre un idéal humain.
Personnellement, nous pensons que l’IA a sa place dans la justice sous certaines conditions. Elle doit y être introduite très progressivement en commençant comme aide à la décision pour des affaires basiques (conflits de voisinage, faits de roulages, …) et étendre son domaine d’action au fil du temps, de ses performances et de sa faculté d’adaptation si les résultats fournis précédemment sont positifs. Dans ce sens nous ne fermons pas non plus la porte à une IA juge mais la progression doit se faire sur plusieurs années et en réalisant dans un premier temps toutes les affaires en parallèle avec un juge humain afin de comparer les décisions prises. Nous pensons également qu’il est intéressant de laisser la possibilité aux personnes concernées par le jugement de choisir comment il souhaite que ce jugement soir rendu : par un humain ou pour une IA.