Selon Kant, chaque humain est doté d’une raison pratique. De là en découlent deux impératifs :
- Impératif hypothétique : Faire une action pour un objectif particulier que l’on désire atteindre
- Impératif catégorique : Faire une action car nous y sommes obligés d’une manière ou d’une autre (Tu dois !)
L’impératif catégorique qui est interne à la loi morale, est selon Kant une loi absolue qui s’impose à tout le monde donc c’est une règle universelle. S’ajoute à cela le fait qu’être moral, c’est d’agir par pur respect pour la loi morale. En d’autres termes il faudrait que l’humain agisse en fonction de ce que la loi morale (le devoir) lui dicte sans prendre en considération les conséquences de cet acte ce qui est fondamentalement opposé au conséquentialisme.
Afin d’expliciter ces propos, nous pouvons prendre l’exemple ci-après :
Si un humain aide son prochain dans le besoin mais pas par pur respect du devoir mais par obtention d’une récompense (que ça soit de la reconnaissance ou autres), Kant catégorise cela comme étant une action qui n’est pas éthique.
Afin d’exprimer un impératif catégorique éthique, Kant a posé trois filtres :
- Principe d’universalisation : Considérer que l’action que l’on souhaite faire peut être universaliser et donc que tout le monde devrait pouvoir l’appliquer. (Cela s’applique au niveau de l’agent)
- Principe d’humanisation : Toute action doit fondamentalement respecter la personne et ne pas la réduire uniquement à un moyen pour nos buts personnels. (Cela s’applique au niveau des autres personnes)
- Principe de législation : Imaginer que l’action que j’entreprends devienne une loi et donc savoir si c’est souhaitable de l’institutionnaliser au niveau de la société. (Cela s’applique au niveau des institutions)
L’obsolescence programmée n’est pas un acte éthique car il n’est pas universalisable. En effet d’un point de vue des entreprises, elles programment leurs appareils de telle sorte qu’ils ne soient plus utilisables par les consommateurs après un temps préalablement déterminé. Cela étant, si cette pratique se propage à travers la société plus rien ne fonctionnera comme il faut et les consommateurs n’iront plus acheter chez certaines entreprises sachant que leurs produits seront rendus obsolètes après X années. Ici l'agent considéré est bel est bien l'entreprise.
À côté du principe d’universalisation, le principe d’humanisation n’est également plus respecté car les entreprises réduisent les consommateurs à un moyen pour gagner de l’argent sans forcément leur attribuer un produit de qualité et sans se soucier de la satisfaction des consommateurs.
Enfin, le principe de législation n’est pas non plus respecté car si l’on établit une loi qui encouragerait l’obsolescence programmée toutes les entreprises utiliseraient cette pratique et il n'y aura plus aucune économie et nous tendrons vers un système de surconsommation encore plus mauvais que celui actuellement. Ce qui n'apportera rien de bon au portefeuille des consommateurs ni à la Terre que l'on videra de ses ressources.