Conséquentialisme

L’éthique des conséquences insiste sur le fait que la valeur morale d’une action dépend de ses conséquences ce qui est fondamentalement différent de l’éthique déontologique.

Cependant, l’éthique des conséquences est très générale et ne permet pas d’analyser en profondeur notre sujet. Il y a donc des sous-catégories comme l’utilitarisme que nous allons détailler.

Utilitarisme

L’utilitarisme répond à la question « Qu’est-ce qui est meilleur pour la société ? ». Pour répondre à cette question, les utilitaristes utilisent une notion relative au « grand bonheur » qu’on appelle « Utilité ». Ils la définissent au début comme étant une somme de plaisirs de chaque individu.

Mais il faut bien comprendre que c’est bien l’Utilité qui prime avant tout. En effet, elle est le seul critère de moralité dans la société. Donc, lorsqu’un utilitariste fait une action, il doit savoir si cette action contribue à la société (Utilité augmente) et non seulement à son bonheur personnel. Sacrifier une partie de son bonheur au profit de la société est donc tout à fait normal d’un point de vue utilitariste.

Une autre question apparait : « la fin justifie-t-elle les moyens ? ». En effet, si dans un cas particulier, l’Utilité est bien plus grande en passant par des actes immoraux que par des actes moraux, faudrait-il privilégier l’éthique utilitariste ?

Nous sommes clairement dans ce cas particulier pour l’obsolescence programmée. En effet, du point de vue des entreprises, leur but est d’augmenter au maximum leur chiffre d’affaires ce qui correspondrait à une valeur d’Utilité élevée.

Et plus le chiffre d’affaires est grand, plus l’Utilité est grande. Utiliser l’obsolescence programmée serait donc éthique d’un point de vue utilitariste car cela augmenterait l’Utilité de l’entreprise. (l’entreprise étant ici les membres de l’entreprise)

Est-ce vraiment le cas ?

Selon Jeremy Bentham, le plus grand bonheur (l’Utilité) se définit sur base du plus grand nombre. Cela veut dire qu’il faut que l’Utilité soit reliée forcément au bonheur de la société de manière générale, càd que tous agents étant impactés par l'action de l'entreprise doivent être pris en compte.

Concrètement, cela veut dire que les sociétés qui utilisent l’obsolescence programmée ne suivent pas l’éthique utilitariste car même si leur Utilité augmente en augmentant le chiffre d’affaires, ce n’est pas leur Utilité qui est importante mais bien l’Utilité « globale » prenant en compte les consommateurs. Si les consommateurs voient leur Utilité diminuée, comme ils sont beaucoup plus nombreux que l’entreprise (« le plus grand nombre » de Jeremy Bentham), l’Utilité globale n’augmentera pas du tout et ça serait même l’inverse.

Donc, l'obsolescence programmée n'est pas éthique d'un point de vue utilitariste.

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Jeremy Bentham

C'est un utilitariste pour qui la quantité de plaisir est la seule chose importante.

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John Stuart Mill

C'est un utilitariste pour qui la qualité du plaisir est la seule chose importante. Pour lui, le plaisir est principalement intellectuel:

"il vaut mieux être Socrate insatisfait qu'un imbécile satisfait."

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