Définition de l'éthique de la responsabilité
Pendant une grande partie de l'histoire de l'humanité, nos choix étaient guidés par une éthique utopiste du progrès indéfini. De ce fait, beaucoup d’impacts négatifs auparavant négligés sont maintenant au centre de nombreux débats au vu de leurs impacts sur notre mode de vie. C’est dans cette situation que « Le principe responsabilité. Essai pour une éthique dans une civilisation technologique » fût publié en 1979 par Hans Jonas en Allemagne.
Dans cet ouvrage, Hans développe une nouvelle éthique basée sur la responsabilité de nos actes à travers les différents aspects des conséquences qu’elles engendrent. Pour lui, il est donc essentiel de pouvoir prévoir les impacts de nos actions. Cette éthique prend donc en compte les générations futures, et on peut donc se poser la question : Comment fonder une éthique sur des humains qui n’existent pas encore ?
Son développement éthique est donc destiné en quelques sortes aux personnes qui ont du pouvoir dans notre société. En effet, plus une personne est considérée puissante, plus sa capacité à assumer les conséquences de ses actes sont grandes D’un autre côté, un sociologue allemand, Max Weber, a mis en évidence le lien proche qu’il existait entre ce pouvoir à assumer ces conséquences et la doctrine nationaliste. Dans l’Histoire, il y a de nombreux exemples où un homme de pouvoir était prêt à assumer ses responsabilités pour l’honneur de son pays, même s’il y mettait sa vie en danger. Les dérives de cette éthique en est bien évidemment l’opportunisme, où encore une fois l’Histoire en est une bonne source de preuves. Il serait en effet très facile pour des hommes politiques ou des lobbyistes de prendre des mesures qui soient en accord avec leur simple intérêt, puisque l’Homme citadin s’éloigne de plus en plus de la Nature, et n’en ressent plus directement tous les changements, protégé par la ville et ses infrastructures.
Pour conclure sur la vision de Jonas Hans, on pourrait résumer sa doctrine par « Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d'une vie authentiquement humaine sur terre. »
L'utilisation du numérique d'un point de vue de l'éthique de la responsabilité
Nous allons maintenant tenter d’apporter une réponse à la problématique de l’emploi actuel du numérique dans notre mode de vie en prenant un point de vue similaire à celui d’Hans Jonas et son éthique des responsabilités.
Le premier point qui nous a sauté aux yeux est le fait que dans notre cas, il est possible de prévoir et mesurer les impacts de nos actes. En effet, de multiples études ont prouvés que notre consommation d’énergie avait entre autres, un énorme impact écologique. Selon « The Shift Project », la consommation d’énergie des technologies de l’information et de la communication (TIC) augmente de 9 % par an ! Toujours selon cette organisation, le développement de toutes ces technologies représente un obstacle sur la route des pays de l’OCDE vers une décarbonisation de l’électricité.
Dans l’ouvrage « La face cachée du numérique. L’impact environnemental des nouvelles technologies », les auteurs assimilent notre surconsommation du numérique aux 2 siècles précédents de révolutions industrielles que nous avons connu à la suite de la découverte de la machine à vapeur, des moteurs électriques etc… Ces nouvelles technologies nous donnent une sorte d’illusion de dématérialisation qui nous détacherait de notre responsabilité de les employer. En effet, la commercialisation des nouvelles technologies numériques laisse un voile sur le réel impact de ceux-ci. Ainsi, de nombreux clients de grosses marques ne sont pas au courant des conséquences environnementales de leur nouvel achat.
En connaissant toutes ces facettes de l’emploi des nouvelles technologies numériques, il est intéressant de se poser les bonnes questions… On sait maintenant que les générations précédentes ainsi que la nôtre ont une grande part de responsabilité dans la problématique liée au climat. Au fur et à mesure que le temps passe, les conséquences écologiques sont de plus en plus importantes. Notre responsabilité en est d’autant plus grande ! Contrairement aux situations précédentes, notre problématique ne s’applique pas à une échelle nationale mais à une échelle bien plus importante : mondialement. Notre responsabilité est donc belle et bien existante envers les générations futures, et elle est présente dans la plupart de nos actions du quotidien !