Définition du conséquentialisme
Le conséquentialisme est une éthique téléologique qui juge une action morale sur base de ses conséquences.
Au départ, dans l’Antiquité, l’hédonisme assimile une vie bonne à une vie remplie de plaisir. Leur but était donc simplement de maximiser ce plaisir. Ensuite, ce sont les Epicuriens qui ont modifié cette vision des choses en faisant la différence entre bonheur et plaisir. Epicure dira qu’il faut limiter le plaisir inutile afin de maximiser son bonheur.
Robert Nozick propose notamment dans son livre « Anarchy, State and Utopia » en 1974 une expérience de pensée. Dans celle-ci, il nous invite à nous imaginer une technologie qui permettrait à n’importe qui de vivre n’importe quelle expérience (piloter un avion, escalader des montagnes…) grâce au simple fait d’être plongé dans une simulation. Avec cette capacité, pourquoi serait-il encore utile de vivre normalement puisque nous pouvons vivre n’importe quelle expérience sans éprouver aucune peine ? L’hédonisme supposerait qu’il serait éthiquement bon de passer notre vie dans cette simulation.
Durant le 18ème siècle, Jérémy Bentham apporte un nouvel aspect à cette doctrine : la douleur. Pour lui, l’Homme agit dans le but de maximiser son bonheur tout en limitant ses peines. Il introduit donc une algèbre de l’utilité qui équivaut à la différence entre le bonheur et les peines.
En simplifiant beaucoup d’aspects et en prenant en compte par exemple, la durée de l’effort, la proximité temporelle du bonheur… il serait donc possible de mesurer la bonté d’une action. Avec cet outil, on pourrait aller encore plus loin et comparer les conséquences entre elles ! Mais en faisant cela, la simplification ou l’ignorance de certains aspects pourraient biaiser le calcul.
De son côté, John Stuart Mill, un philosophe anglais contemporain à Bentham, propose une séparation qualitative des plaisirs en 2 catégories : les plaisirs supérieurs (plaisirs moraux, mentaux etc.) et les plaisirs inférieurs (plaisirs sensationnels etc.). Pour lui, il serait préférable de maximiser les plaisirs supérieurs même si cela n’implique pas une maximisation de la quantité totale.
L'utilisation du numérique d'un point de vue conséquentialiste
Internet et les réseaux sociaux ont drastiquement modifié notre mode de vie en limitant beaucoup de peine comme la distance qui nous sépare de nos proches, la facilité de l’accès à l’information... Pour les conséquentialistes, ces technologies nous permettent donc d’augmenter notre niveau de bonheur tout limitant nos peines, mais à quel prix ?
On pourrait comparer quelques applications des technologies du numérique à l’expérience de pensée de Nozick. Selon notre enquête, la majorité des personnes qui y ont répondus n’étaient pas conscients de l’impact de leur activité à travers ces technologies… Elles nous éviteraient donc de vivre de véritables expériences en les remplaçant par des simulations. En vu de l’impact connu de l’utilisation massive de ces ressources, est-il éthiquement bon de les utiliser ? Pour rester dans le cadre des réseaux