Nous allons parler ici d’Ubuntu, un mode de pensée qui peut s’exprimer par la maxime : « nous sommes donc je suis ». Les autres sont liés à chacun et tous font humanité ensemble. Le bien du groupe transcende ses propres besoins sans les délaisser.
Porter une réflexion sur la notion d’Ubuntu autour des réseaux sociaux et de l’IA n’est pas évidente. En effet, le modèle entrepreneurial impose de favoriser sa croissance économique et donc de favoriser prioritairement ses propres besoins. À première vue, la majorité des réseaux sociaux étant des entreprises économiques, ils ne respecteraient pas l’Ubuntu. Toutefois, on peut considérer qu’un réseau qui garantit sa pérennité financière dans le but d’apporter aux autres respecte l’Ubuntu. Par exemple, les journaux familiaux comme Famileo, Familizz sont des entreprises qui marquent bien le principe d’humanité ensemble tout en produisant de l’argent. Parallèlement, certaines entreprises comme Signal, réseau social opensource, parviennent à améliorer le monde pour les autres sans générer de profit personnel.
Indépendamment des structures pouvant être associées à l’Ubuntu, chaque réseau peut tenir des comportements notamment grâce à l’intelligence artificielle (IA) en lien avec l’Ubuntu. Les groupes de partage et d’échange sur divers sujets existant sur Facebook sont un bon exemple. L’utilisation de chatbot peut s’apparenter à un programme d’IA dont le but est d’aider les autres.
L’utilisation actuelles des IA pour la modération de publications sur les réseaux sociaux est-elle en accord avec l’Ubuntu ? Et si non, comment pourrait-elle l’être ? Aujourd’hui, la modération pour éviter la désinformation ou les contenus violents, haineux, etc. se base sur l’idée louable de proposer le meilleur réseau possible aux autres. Cette idée de départ peut s’associer à l’Ubuntu. Le principal problème est que la modération abusive de ces IA entraine de nombreuses censures. Dans la situation actuelle, la parole de certains est coupée (tantôt de manière pertinente, tantôt par erreur) et le réseau social devient alors façonné par les algorithmes d’IA. Le réseau impose sa vision au groupe, on ne respecte plus l’Ubuntu.
Une « modération à l’Ubuntu » impliquerait que toute personne étant victime de la modération abusive ait le droit de pouvoir s’exprimer face au litige et que chacune de ses personnes soit égale dans ce droit. Or on le voit par exemple sur Youtube avec les vidéos supprimées ou censurées, un grand créateur de contenu a déjà du mal à faire valoir ce droit et pour un petit c’est encore plus difficile. Un autre exemple sur Tiktok où l’IA censure mal : une actrice pornographique se fait constamment censurer sans aucune raison liée à son contenu sur Tiktok et elle ne peut rien faire valoir. Actuellement, le droit de pouvoir s’exprimer face au litige est difficile à faire valoir et il est inégal entre les différents utilisateurs. On est encore loin d’une « modération à l’Ubuntu ».