Enquête sur le transhumanisme

Après avoir pris connaissance du sujet et avant de mener une analyse éthique rigoureuse, nous allons mener l'enquête. Nous débuterons par une documentation relative aux conceptions morales autour du transhumanisme. Ensuite, nous allons délivrer les résultats d'un sondage réalisé sur internet auprès de 99 personnes, ainsi que nos interprétations de ceux-ci. Enfin, nous interrogerons Stanislas Deprez, un agent du transhumanisme expert en la matière.

Documentation

Unsplashed background img 3

Enquête documentée

Que penser de l'utilisation du transhumanisme pour améliorer l'être humain ? A-t-il besoin d'être amélioré ?





Le bonheur des transhumains

Il est assez difficile de savoir si les transhumains seront heureux de leur situation. Néanmoins nous allons nous baser sur un cas réel : Priscille Deborah. Après une tentative de suicide, elle se réveille triple amputée. En 2018, 15 ans plus tard, elle devient la première femme bionique en France. Elle possède un bras bionique qu'elle contrôle par la pensée et qui lui permet de faire la plupart des actions nécessaires au quotidien (certaines actions complexes notamment avec les doigts lui sont inaccessibles et les charges lourdes ne sont pas adaptées). L'état actuel de la technologie n'est pas très avancé, mais cela a permis d'améliorer grandement le quotidien de Priscille. Celle-ci a appris à vivre avec une prothèse bionique et cela améliore grandement son quotidien. Pour le moment, même si cela n'égale pas l'humanité qu'elle pouvait vivre avant, cette prothèse bionique constitue une réelle amélioration à son humanité.

De l'amélioration à la perfection

Une bonne manière d'introduire le problème éthique lié à la recherche de perfection de l'humain par des méthodes basées sur les nouvelles technologies est le concept de honte prométhéenne.

Ce concept est introduit au milieu du 20ème siècle par le philosophe allemand Günther Anders. La honte prométhéenne se traduit par le sentiment de honte éprouvé par l'homme devant l'humiliante qualité des choses qu'il a lui même fabriquées. Une application parlante de cette honte pourrait par exemple être un sentiment d'impuissance et de faiblesse devant la rapidité de calcul de nos machines. La moindre machine que chacun est susceptible d'avoir chez lui est certainement meilleure en calcul pur que n'importe quel être humain sur Terre. Le transhumanisme constituant donc une création humaine et non une création de la nature, un argument en défaveur du transhumanisme est donc l'incapacité de l'homme a accepter de trop fortes améliorations, vécues en quelque sorte par une humiliation.

Une nuance peut cependant être apportée. D'après Jean-Gabriel Ganascia, chercheur en intelligence artificielle au Laboratoire Informatique de Paris 6 Lip6 et président du comité d’éthique du CNRS, estime que la perfection ne peut être apportée par la machine. Les ordinateurs nous surpassent en puissance de calcul mais nous les surpassons sur bien des domaines. Ainsi, la perfection signifierait une perfection dans tous les domaines, ce qui est impossible. Cette pensée est également confirmée par le docteur en informatique théorique ainsi que porte-parole et vice-président de l'Association Française Transhumaniste Alexandre Maurer. Celui-ci estime que considérer la perfection comme un objectif atteignable ferait s'applatir la courbe d'amélioration de l'homme vers une assymptote correspondant au seuil de "perfection". Mais pour lui, cette courbe est plutôt exponentielle. La perfection n'est donc pas atteignable.

De la "perfection" à l'uniformisation

Le problème du concept de perfection est qu'il est univoque. Si chacun se voit devenir "parfait" à l'aide du transhumanismisme, l'homme risque de perdre toute forme de diversité. Or pour Alexandre Maurer, il n'en est rien. Tout est question de choix. Il donne un exemple concret. Supposons l'émergence d'un acteur qui connaît un grand succès appelé Steve. Dans les années à venir, il y aura certainement une grande augmentation du nombre de personne portant le prénom Steve, celui-ci étant devenu populaire. Seulement, une fois que ce prénom sera devenu banal, la mode sera passée et d'autres prénoms feront leur émergence.

Cette uniformisation serait cependant une cause de la perte de perte de la distiction sociale. La discrimination sociale est très problématique et vivement critiquée dans notre société actuelle, mais il ne faut pas oublier que le mot discriminer vient du latin discernere qui veut dire discerner et qui devient "discriminer". Discriminer c'est donc discerner, et s'il n'y a plus aucune distinction entre les êtres humains, nous sommes une sorte de chaîne sans vie et déshumanisée.

De l'uniformisation à la déshumanisation

En adoptant le point de vue de Raymond Kurzweil (dont nous avons déjà parlé sur la page d'accueil de ce site), les machines sont appelées à remplacer tous les systèmes biologiques, tout cela en commençant par les humains eux-mêmes. Cela pourrait amener à une vision de l'homme déshumanisé, son système biologique étant remplacé par une machine. Mais selon lui, ces machines sont pleinement humaines car créées par des humains. L'humain a donc le choix de la manière dont il veut concevoir le posthumain, il n'y a alors pas de déshumanisation dès lors que tout découle de la volonté humaine.

La professeur Michele Battle-Fisher nous dit dans une édition du journal en ligne "Ethics Medicine and Public Health" que l'humain est en perpétuelle évolution. Comme toute espèce, l'espèce humaine subit des mutations, et le transhumain ne serait qu'une mutation induite par l'homme lui-même. C'est une sorte d'évolution vers un posthumain possédant un nième sens. Dans cette considération, la bioéthique devrait s'inquiéter du fait que les définitions physiologiques et ontologiques modifiées de l'humanité usurpent la manière dont la bioéthique doit modifier son approche de la question. En effet, si on devait définir l'humanité (humanness), il serait impossible de le faire sans évoquer la notion de mort. Un des objectifs du tranhumanisme est à terme d'éradiquer la mort.

Et jusqu'à la fin des temps ?

La question de vie éternelle fait débat. Beaucoup voient cela comme une bonne chose, ce serait la fin de notre peur de la mort, nous pourrions prendre plus de temps, construire plus de choses, développer nos capacités intellectuelles encore plus loin. Mais certains estiment que la mort est le crédit de la vie, que la mort donne une certaine saveur à la vie. Cela peut également prendre la forme d'une frustration comme le "désir d'éternité" repéré par Ferdinand Alquier. Selon le philosophe des sciences Etienne Klein, le jour où l'immortalité sera belle est bien là de sorte à ce que l'humain ou le posthumain sera presque sûr d'petre immortel, il restera dans son lit à ne rien faire. En effet, on pourrait légitimement douter de notre immortalité si une voiture venait à nous couper en deux. Et la crainte de mourir serait toujours bel et bien présente, si ce n'est que cette fois cela serait pire : au lieu de perdre la vie, on perdrait l'immortalité, ce qui a bien plus de valeur encore.

Au delà de cela, de nombreux conrants de pensée sont opposés au fait de donner de la valeur à la mort. On pense notamment aux stoïciens qui estiment que l'homme doit être, comme l'épi de blé, « moissonné », et que la disparition de l'individu, conçue dans la totalité du monde organisé, n'a aucune importance. Epicure nous dit qu'il ne faut pas avoir peur de la mort puisqu'elle n'arrive jamais : si nous sommes en vie c'est que la mort n'est pas là donc il n'y a pas de raison d'avoir peur, et lorsque la mort surgit, nous ne sommes plus en vie et ne pouvons pas exprimer le sentiment de peur. Selon la pensée de Spinoza, l'homme est mû par un conatus, la mort n'est donc pas inscrite dans l'essence même de la vie. Avec ces considérations, l'immortalité n'est pas un but en soi.

Sondage

Unsplashed background img 3

Informations sur notre échantillon

Quel est votre sexe ?

Il y a presque deux tiers de répondants masculins. La diversité n'est donc pas parfaite. La société patriarcale induit forcément ce genre de statistiques, le domaine des nouvelles technologies étant un domaine majoritairement masculin. Nous pouvons cela dit profiter d'une part non négligeable d'audience non-masculine.

Quelle est votre tranche d'âge ?

Nous avons une majorité de participation des 18-24 ans. Les créateurs du sondage ayant entre 20 et 21 ans, il est normal que le cercle de connaissance de ceux-ci soit globalement dans la même tranche d'âge. Cependant cela n'est pas un problème majeur puisque le transhumanisme étant une perspective encore futuriste, c'est cette génération qui y sera principalement confrontée.

Quel est votre niveau de formation ?

Vu la tranche d'âge majoritaire, il n'est pas étonnant de voir qu'une bonne parti des contributeurs est actuellement à l'université. Nous avons tout de même réussi à rassembler des avis de tout horizon. La majorité de nos répondants n'ont pas de diplôme supérieur ou universitaire, bien que certains en en feront l'acquisition prochainement. Cela est peut-être bien une bonne chose, les principaux décideurs (dans le milieu de l'IA et des NTIC mais également en général) sont diplômés et entourés de diplômés. Recueillir l'avis de la population est donc intéressant.

À quel point êtes-vous familier du domaine du transhumanisme

Globalement, les participants du sondage sont peu ou pas vraiment familiers du domaine du transhumanisme. Nous pouvons ainsi le leur faire découvrir au travers de ce questionnaire et récolter des avis "à chaud". Nous pouvons également avoir l'avis de personnes plus expérimentées et ayant de ce fait un peu plus de recul (même si un biais peut éventuellement être considéré, certaines personnes ayant choisi d'en faire une partie de leur métier et n'étant donc pas forcément objectives).




Définitions

Transhumanisme : "Courant de pensée selon lequel les capacités physiques et intellectuelles de l'être humain pourraient être accrues grâce au progrès scientifique et technique (cf. Être humain augmenté)."

Intelligence Artificielle : "Ensemble des théories et des techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l'intelligence humaine"

Autosélection : "La connaissance de son propre génome et sa modification dans un sens jugé favorable à la survie de sa lignée dans l'évolution"

Environ 30% des personnes sondées ne se sont pas senties capables de définir l'un de ces 3 termes. Leur donner une définition "officielle" était donc une bonne idée. Une majorité de répondants a su définir plus ou moins correctement les notions de transhumanisme et d'intelligence artificielle. En tout cas, beaucoup avaient l'idée globale de "fusion entre l'homme et la machine" pour le transhumanisme et de "machine pseudo-intelligente" pour l'IA. Le terme d'autosélection était moins connu. Pour cause, ce n'est pas un terme "officiel". Le mot "eugénisme" est sans doute un peu plus populaire.

Quelques-unes des définitions données par les participants :

  • arrow_drop_down Transhumanisme
    "C'est implementer des éléments robotiques ou des nouvelles technologies dans des corps humains afin d'améliorer la qualité de vie"

    "Courant ayant comme objectif l'amélioration des capacités humaines via les outils informatiques (cf. nouvelles technologies)"

    "C'est le fait d'aller à une stade supérieur d'évolution de l'homme selon certains scientifique et cette évolution se fait via la fusion du corps humain avec la technologie de pointe"

    "c’est lorsque l’humain utilise l technologie pour s’améliorer ou compenser un manque ( ex prothese mécanique )"

    "Utiliser la science et/ou la technologie pour augmenter les capacités physiques et/ou intellectuelles"

    "Mouvement visant à améliorer l'être humain par l'usage de la technologie"

  • arrow_drop_down Intelligence artificielle
    "C'est un algorithme capable d'apprendre afin d'améliorer ses performances"

    "Fait référence aux différents moyen mis en oeuvre afin que des machines réalisent des actes humains (surtout les aspects cognitifs)"

    "C'est une intelligence qui apprend de lui-même, des ses erreurs afin d'être autonomes sur certaines décisions."

    "Technique permettant de simuler l’intelligence humaine"

    "C’est un programme qui apprend par lui même et devient pmus performant par lui-même"

    "Tout ce que le cerveau humain est capable de faire mais par le biais de la technologie"

  • arrow_drop_down Autosélection
    "C'est le fait de decider de cliquer sur un lien pour repondre a une étude"

    "Choisi par soi meme je pense"

    "Consiste à laisser le choix aux humains de certaines choses qui sont normalement régulées par la sélection naturelle."

Questionnaire

Êtes vous favorable à l'utilisation des nouvelles technologies pour améliorer la condition humaines de personnes atteintes d'un handicap physique ?

Globalement, l'avis est de dire que le transhumanisme est, dans ce cas ci, moral s'il n'implique que le bonheur de la personne en situation de handicap. Certains cependant n'y voient plus un être humain et sont contre ce principe. Selon l'éthique des vertus, cela est moral.

Quelques réponses pertinentes pour chacune des catégories
Catégorie Avis pertinent
Tout à fait défavorable "L'humain doit rester humain!"
Défavorable Il est difficile d'être pour moi d'être pleinement favorable ou non à ces technologies : tout dépend de l'usage qui en est fait. Une sagesse consistant en une connaissance et un respect du vivant est je pense nécessaire pour éviter les dérives qui consisteraient en une utilisation non éthique de ces opportunités. Je doute très fortement que l'être humain ait actuellement une sagesse suffisante lui permettant d'éviter que ce genre de connaissance soit détourné de ce but initialement louable. Je pense qu'une civilisation qui ne s'est pas développée autant sur un plan spirituel que sur un plan technologique encourt le risque de s'autodétruire.
Mitigé L'utilisation des nouvelles technologies me font peur dans le sens où on "modifie la nature". Cependant, pourquoi pas si c'est pour améliorer les conditions humaines de personnes souffrant d'un handicap physique.
Favorable Permettre à un handicapé de recouvrer sa mobilité est un soin. Une prothèse bionique permettrait de « guérir ». Mais le choix doit être laissé au patient, ça ne doit pas faire partie d’un protocole comme un traitement.
Tout à fait favorable Ils pourront acquérir les mêmes capacités que tout autre personne possède et fonctionner completement sans aucune entrave
Êtes vous favorable à l'utilisation des nouvelles technologies pour améliorer la condition humaines de personnes atteintes d'un handicap mental ?

A nouveau, la majorité est pour l'apport du transhumanisme dans cette situation. Mais beaucoup considèrent qu'un humain se définit par son esprit et que changer des fonctions cognitives changerait l'essence même de l'utilisateur. On peut également penser que la personne atteinte de ce handicap n'a pas les capacités d'avoir un consentement ou non sur l'opération à subir.

Quelques réponses pertinentes pour chacune des catégories
Catégorie Avis pertinent
Tout à fait défavorable Parce que c'est beaucoup plus intrusif et c'est compliqué d'avoir le consentement éclairé de la personne concernée dans certains cas. De plus, certains "handicaps" sont seulement handicapant à cause du fonctionnement de notre société actuelle donc pourquoi certaines personnes devraient subir ça pour paraître "normales" ? Si on reprend Elon Musk et sa puce qui pourrait, entre autres, "guérir" l'autisme (qui n'est pas une maladie mais une variation du neurotype, tout comme pour les personnes TDA(H) ou les troubles dys-), c'est un handicap que parce que la société n'est pas adaptée et stigmatise péjorativement. C'est validiste ça se rapproche trop dangereusement de l'eugénisme.
Défavorable Cela dépend le type d'handicap et si cest de naissance ou pas.
Mitigé Les handicaps mentaux sont plus complexes à traiter que les handicaps physiques. Le fait est que beaucoup d'handicaps mentaux font plus partie de la personnalité d'une personne plutôt qu'être réellement un handicap (ex: introversion). Par exemple, dans le cas de la trisomie, je ne vois pas de problème à la guérir, dans le cas de l'introversion, je suis totalement contre. Il faut poser des limites à l'handicap mental à soigner. On peut rappeller que l'homosexualité était considéré comme un handicap mental, le soigner n'est cependant pas correcte.
Favorable Il faut que la personne soit en pleine conscience de l'outil à disposition. Or si elle souffre d'un handicap, elle ne le sera jamais vraiment. à la différence de l'handicap physique.
Tout à fait favorable Ne pas prendre en compre la condition humaine des personnes handicapées reviendrait à de la negligeance ou à de la discrimination de la part des autres.
Un être humain dont les capacités physiques et/ou cognitives ont été améliorées à l'aide d'une intelligence artificielle ne peuvent plus vraiment être appelé "humain"

L'avis est mitigé, mais plutôt défavorable. D'une part, cela pourrait inciter au transhumanisme pour de mauvaises raisons (immoral selon l'éthique des vertus), mais c'est également immoral déontologiquement, puisque l'on ne peut pas vouloir que cela devienne universel, sinon il n'y aurait plus que des transhumains, faute de concurrence humaine à un niveau suffisant, cela trahit donc le devoir imparfait. Cependant, l'idée d'avoir une catégorie à part, similaire au handisport, est facilement acceptée.

Quelques réponses pertinentes pour chacune des catégories
Catégorie Avis pertinent
Pas du tout d'accord Tout dépend de la définition d'humain mais en l'occurrence de légères modifications ne changent pas la caractéristique d'"être humain" d'une personne
Pas d'accord De mon point de vue, c'est comme si on ne pouvait plus appeler "humain" une personne ayant une prothèse. Que cette personne soit atteinte d'un handicap physique (prothèse de main, de jambe) ou qu'elle soit juste âgée (prothèse de hanche)
Mitigé Je pense que les personnes dont les capacités physiques ont été améliorées peuvent toujours être considérés comme "humain", tant que ça reste similaire aux personnes qui n'ont pas besoin de cette aide. Pour les personnes dont les capacités intellectuelles ont été améliorées, j'aurais du mal à les considérer comme totalement humaines, donc je reste mitigée.
D'accord Oui, il y a au pire une déconnexion et au mieux une interférence avec le Vivant, et donc avec ce qui est véritablement humain. Cela peut toutefois offrir des solutions pour faite face à des souffrances découlant de handicaps physiques. Etre sensible et vouloir soulager la souffrance fait aussi partie de ce qui nous rend pleinement Humain...
Tout à fait d'accord L'être humain est une création de Dieu, or un transhumain est partiellement une création de l'homme, on doit donc dissocier cela de la création divine.
Êtes-vous favorable à l'utilisation des nouvelles technologies pour améliorer la condition humaine de certaines personnes, au delà de la condition moyenne des humains ?

Le fait qu'une personne transhumanisée puisse avoir des compétences ou une situation supérieure à la moyenne ne pose généralement pas problème, mais il faudrait que cela reste raisonnable et sans dépasser les limites humaines. Les personnes interrogées pensent pour une grande partie qu'il faudrait éviter cela si c'est possible, mais que l'important reste le bonheur du bénéficiaire. On reste dans une logique de morale selon l'éthique des vertus.

Quelques réponses pertinentes pour chacune des catégories
Catégorie Avis pertinent
Pas du tout favorable Tout dépend de la définition d'humain mais en l'occurrence de légères modifications ne changent pas la caractéristique d'"être humain" d'une personne
Pas favorable De mon point de vue, c'est comme si on ne pouvait plus appeler "humain" une personne ayant une prothèse. Que cette personne soit atteinte d'un handicap physique (prothèse de main, de jambe) ou qu'elle soit juste âgée (prothèse de hanche)
Mitigé Je pense que les personnes dont les capacités physiques ont été améliorées peuvent toujours être considérés comme "humain", tant que ça reste similaire aux personnes qui n'ont pas besoin de cette aide. Pour les personnes dont les capacités intellectuelles ont été améliorées, j'aurais du mal à les considérer comme totalement humaines, donc je reste mitigée.
Favorable Oui, il y a au pire une déconnexion et au mieux une interférence avec le Vivant, et donc avec ce qui est véritablement humain. Cela peut toutefois offrir des solutions pour faite face à des souffrances découlant de handicaps physiques. Etre sensible et vouloir soulager la souffrance fait aussi partie de ce qui nous rend pleinement Humain...
Tout à fait favorable L'être humain est une création de Dieu, or un transhumain est partiellement une création de l'homme, on doit donc dissocier cela de la création divine.
Êtes-vous favorable à l'insertion de "transhumains" dans les compétitions sportives ?

L'avis est mitigé, mais plutôt défavorable. D'une part, cela pourrait inciter au transhumanisme pour de mauvaises raisons (immoral selon l'éthique des vertus), mais c'est également immoral déontologiquement, puisque l'on ne peut pas vouloir que cela devienne universel, sinon il n'y aurait plus que des transhumains, faute de concurrence humaine à un niveau suffisant, cela trahit donc le devoir imparfait. Cependant, l'idée d'avoir une catégorie à part, similaire au handisport, est facilement acceptée.

Quelques réponses pertinentes pour chacune des catégories
Catégorie Avis pertinent
Pas du tout favorable Ce ne serait plus l’inné qui serait jugé mais le meilleur acquis
Défavorable Si on reprend l'exemple au dessus, ce n'est plus vraiment grâce à ses capacité physique c'est grâce à la technologie, de plus ce seront les plus riches qui pourront avoir le matériel derniere technologie donc ilq gagneront. Ça ne se jouera plus sur les capacité physique donc défavorable.
Mitigé Il y a déjà des compétitions avec des gens qui ont des prothèses, après si on veut des compétitions en mixité avec des personnes qui ne sont pas handicapées, il faudrait que leurs capacités soit le plus similaires possible aux personnes sans prothèses pour que ce soit équitable.
Favorable Faire de la compétition sportive Humain / Transhumain est totalement déloyale, mais la compétion sportive exclusivement transhumaine serait 20x plus intéressante que la compétition sportive 100% humaine.
Tout à fait favorable Je ne vois pas pourquoi s y opposer.
Êtes-vous favorable à l'utilisation de "transhumains" dans le cadre de guerres et autres conflits armés ?

L'avis est généralement contre. Le fait est que l'humain est utilisé comme moyen et non comme fin, ce qui est immoral selon l'impératif catégorique de Kant. Cela pourrait d'ailleurs avoir des conséquences terribles, telles que l'augmentation du nombre de conflits armés, c'est donc à éviter d'un point de vue conséquentialiste. Néanmoins, certains estiment que cela permettrait de réduire le nombre de morts ou servir de dissuasion.

Quelques réponses pertinentes pour chacune des catégories
Catégorie Avis pertinent
Tout à fait défavorable Je suis défavorable à faire la guerre. Ceci dit, avec l'inertie qu'a pris notre société avec les conflits actuels (dont je ne parlerai pas) ne nous donne pas vraiment le choix. Cela revient à la volonté du sujet, car celui-ci a des droits, et au militaires qui doivent accepter ces personnes.
Défavorable Nous y voilà ! Universal Soldier est dans la place ! Je ne suis pas favorable à la guerre et aux conflits armés. Je ne suis pas favorable à utiliser des humains contre d'autres humains pour des histoires d'argent, de territoire, de croyances.
Mitigé S'ils sont plus forts et plus résistants, ils vont tuer plus de gens qui n'ont rien demandé. Apres on ne peut pas savoir comment se passera la prochaine guerre mondiale, mais un pays qui a des super guerrier ne pourrait que se sentir fort. Mais j'ai bien peur qu'ils soient traité des moins que rien alors que ça reste des humains.
Favorable Aucun avis pertinent.
Tout à fait favorable Le transhumanisme peut permettre de limité le nombre de vie perdue pendant la guerre. Il ne faut pas se dire que le transhumanisme est mauvais pour la guerre, la guerre est mauvaise en soit alors que le transhumanisme dans la guerre n'apporte pas de point négatif conséquent supplémentaire. Le problème est la guerre, pas le transhumanisme dans la guerre. Au final être contre le transhumanisme dans la guerre ne fait que déplacé le problème du fait que "la guerre c pa bi1 olala"
Il est moralement acceptable qu'une partie financièrement plus aisée de la population puisse avoir accès à des systèmes de modification biologique capables d'augmenter leur capacités.

Ceux qui ont répondu à ce questionnaire estiment généralement qu'il n'est pas moralement acceptable qu'une tranche plus aisée de la population puisse avoir l'exclusivité sur le transhumanisme. Ils estiment généralement que cela creuserait encore plus l'écart de niveau de vie entre les riches et les pauvres. Quelques uns cependant estiment que la différence de moyen justifie la différence d'accès à certaines ressources et à certain services, et que le transhumanisme n'échappe pas à la règle.

Quelques réponses pertinentes pour chacune des catégories
Catégorie Avis pertinent
Pas du tout d'accord Parce que ça créerait encore un fossé de plus entre les gens riches et les gens normaux et surtout avec les gens pauvres, je pense qu'il faudrait plutôt que toutes les personnes qui en auraient vraiment besoin puissent se le permettre mais ça semble impossible. Puis encore une fois, ce serait fort centré sur les pays les plus riches.
Pas d'accord Aucun avis pertinent
Mitigé S'il a les moyen pourquoi pas ? Vu que notre société tourne autour de l'argent, je ne vois pas pourquoi ils ne pourraient pas. Les riches ont toujours eu les nouvelles technologies plus vite entre leurs mains car ils en ont les moyens. Mais si ca commence alors on finira pas avoir avec les baisses des coûts. Donc ils peuvent l'avoir avant nous. Sauf que cela ne va faire qu'accroître la différence de niveau de vie entre pauvre et riche et il n'y a plus que niceau de vie moyen
D'accord S'ils sont plus riches, c'est qu'ils ont dû travailler plus dur ou en tout cas, l'argent qu'ils ont, ils ne l'ont pas volé. Il ne faut donc pas se priver juste pour une tranche plus pauvre de la population.
Tout à fait d'accord Il faut de l'argent pour financer les études dans le but d'éventuellement pouvoir démocratiser ces nouvelles technologies par la suite.

Avis final

Avis final des participants sur les applications acceptables du transhumanisme
  • arrow_drop_downAutres (Précisions *)
    Pour faciliter le quotidien des vivants en cas de nécessité de modification

    Pour vivre plus longtemps

    Pour rallonger le temps de vie de mes proches

    Pour pouvoir retrouver une vie normale (et pour battre Karim au kung fu ainsi il fait plus son malin)

    Sur les soldats de l'armée

    Pour certains corps de métier

De ces informations se dégage une tendance nette : il est jugé moral d'avoir recours au transhumanisme dans le cas où le bonheur seul de la personne concernée est appliquée (exemple : une personne atteinte d'un handicap physique). De plus, il serait préférable que le transhumain soit le plus ressemblant possible d'un humain lambda. Lorsque le transhumain devient anormalement performant dans un domaine, ou que cela entraîne inégalités et/ou conflits (exemple : dans le cas de soldats transhumains), il y a un désaccord de notre public.


Ces informations ne sont évidemment pas significative scientifiquement, l'échantillon de personnes interrogées étant trop peu important, la diversité laissant à désirer et le protocole n'étant pas rigoureux. Mais cela permet d'avoir une mince idée de l'avis de la population à ce sujet.

Limites

Avis des participants sur les limites devant être imposées au transhumanisme

L'opinion populaire reste de limiter le transhumanisme à des fins médicales, principalement pour des accidents graves ou handicaps lourds. L'enjeu économique semble important également aux yeux de nos témoins et il faudrait donc veiller à ne pas creuser d'avantage les inégalités sociales.

Quelques avis sélectionnés pour leur pertinence

"Augmenter les capacités physiques peut être une bonne chose tant qu'on reste dans des limites vraisemblables (ex : ne pas créer des implants permettant de soulever des objets d'une tonne) mais augmenter les facultés cérébrales pourrait créer de profonds écarts entre les humains et les diviser encore plus."

"Comme dit précédemment, ça ne devrait pas pouvoir se faire dans le but de "guérir" handicap mental (consentement, eugénisme) Dans le cas d'améliorer les conditions physique, il faudrait que ça reste similaire aux êtres humains lamba, je trouve."

"La transhumanisme ne devrait jamais surpasser l’etre Humain. Il devrait être utilisé seulement dans des cas nécessaires ( ne devrait pas devenir un marché lucratif et acccessible à n’improte quelle personne « juste pour son plaisir »)"

"Ne pas modifier génétiquement les êtres humains. Chaque personne doit rester unique avec ses capacités et ses défauts."

"Cela doit strictement s’arrêter au soin des handicap moteur où l’on dispose de prothèses bioniques ou d’exo squelette en fonction de l’handicap pour que le patient puisse recouvrer sa mobilité sans aucune amélioration. Au niveau cérébral on pourrait utiliser pour des troubles neurologiques lourds comme le syndrome de la tourette"

"Il faudrait limiter cela aux problèmes de santé majeure et rendre cela gratuit pour éviter les inégalités sociales"

Évolution du sentiment moyen au cours du questionnaire

Avis d'un expert

Unsplashed background img 3

Stanislas Deprez

Stanislas Deprez est chercheur associé à la chaire « Éthique, Technologie et Transhumanismes » (ETHICS, EA 7446) de l’Université Catholique de Lille, et chargé de cours invité à la Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication de l’Université catholique de Louvain.

Ses travaux portent sur l’anthropologie philosophique et l’épistémologie des sciences sociales. Il a publié sa thèse sur Lucien Lévy-Bruhl et la rationalisation du monde (Presses universitaires de Rennes, 2010) et co-dirigé Généalogies et nature du transhumanisme (avec Franck Damour et David Doat, Liber, 2018), Le corps des transhumains (avec Vincent Calais, Erès, 2019) et Le transhumanisme : une anthologie (avec Franck Damour et Alberto Romele, Hermann, 2020).

      - Source : https://laviedesidees.fr/_Deprez-Stanislas_.html

Nous avons eu l'occasion de lui poser quelques questions en rapport avec sa vision du transhumanisme. En tant qu'agent de ce domaine, son avis est particulièrement intéressant à prendre en compte dans notre réflexion sur le sujet.

Quel est votre rapport au transhumanisme et dans quelle mesure êtes vous confronté à ce domaine au quotidien ?

"Dans mon travail quotidien, je ne suis pas confronté au transhumanisme, pas plus que n’importe qui. Cela a été pour moi un champ de recherche (mon gagne-pain) et c’est aujourd’hui un thème de réflexion."

Dans quelle mesure pensez-vous que le transhumanisme sera présent dans le monde de demain ?

"Je suis convaincu que le transhumanisme sera présent demain (sauf effondrement – collapse – de nos sociétés) car il correspond à deux tendances lourdes de notre société : (1) le développement de la technique (en particulier l’informatique et la génétique) ; (2) l’individualisme, c’est-à-dire non pas l’égoïsme mais le fait que chacun est tenu de choisir sa vie et a le droit de la mener selon ses désirs (la société ayant symétriquement le devoir de tout mettre en œuvre pour satisfaire ces désirs). Autrement dit, chacun sera de plus en plus convaincu qu’il a le droit et le devoir en même temps de se modifier pour correspondre à ses attentes. Et il sera de plus en plus difficile de résister à cette tendance en raison de la concurrence sociale, qui fait que ceux qui se modifieront en premier bénéficieront de meilleurs emplois ou de meilleures positions sociales."

Selon vous, quels seront les nouveaux problèmes et enjeux sociétaux engendrés par le transhumanisme à l'avenir ?

"La question du travail : l’IA remplacera de plus en plus les humains, surtout dans les professions intellectuelles : rédacteurs juridiques, médecins spécialistes, journalistes, enseignants. Les plombiers et les électriciens et toutes les professions d’intelligence manuelle résisteront mieux, car la robotique fine est loin d’être au point (la main humaine garde une longueur d’avance sur les dispositifs robotiques, car elle est généraliste). Les inégalités d’accès aux améliorations et dispositifs d’IA : mais sur ce point, ces inégalités sont déjà présentes (tous n’ont pas accès aux soins de qualité et tout le monde ne possède pas un PC) et je ne suis pas certain que cela s’aggravera. Le contrôle des données : ce n’est pas directement lié au transhumanisme, mais le transhumanisme accroîtra le problème : si toutes nos données biomédicales sont stockées sur des serveurs, de même que toutes nos actions sur internet, l’institution (firme privée ou Etat) qui contrôlera ces données aura de facto un pouvoir sur elles, donc sur nous. La conception de l’humain et de sa valeur : avec des robots aussi intelligents que des humains, voire (beaucoup) plus intelligents, peut-être concevrons-nous les humains comme de simples mécaniques ou de simples récepteurs de données (cf. le « dataïsme » dont parle Yuval Noah Harari à la fin de Homo deus). Bref, la distinction entre humain et machine effacée, quelle valeur accorder à l’humain ? Reconnaissons cependant que cette question n’est pas neuve : pendant des siècles, les esclaves étaient considérés comme des outils ou des animaux, et aujourd’hui, nous considérons que certains humains ont moins de droits que d’autres (en fonction des pays où ils sont nés, ou de la taille de leur compte en banque)."

D'après certaines estimations, l'intelligence artificielle égalera celle de l'homme (passera un Test de Turing positif, c'est à dire pourra avoir une discussion telle qu'un être humain ne pourra déterminer si son interlocuteur est un humain ou une machine) d'ici la fin de la décennie. Ne craignez-vous pas une forme d'eugénisme basé sur l'augmentation de capacités physiques et/ou cognitives via le transhumanisme dans le futur ?

"Je ne saisis pas bien le lien entre les deux phrases. Celle sur le test de Turing me donnerait à craindre que l’IA dépasse les humains et que ceux-ci soient mis au placard : sans travail (car les ordinateurs coûtent moins cher) et donc sans place dans la société, car pour l’instant, toutes les sociétés sont basées sur le travail (même s’il y a des franges de la société – nobles de l’Ancien Régime, rentiers aujourd’hui – à qui échappent à cette définition de l’humain par le travail). Autre risque, qui me fait moins peur mais qui préoccupent certains transhumanistes (dont James Hugues) : que les robots doués d’une IA générale (équivalente ou supérieure à celle de l’humain) soient considérés comme de simples machines et donc traités comme des esclaves. Il y a plusieurs séries de SF qui partent de ce présupposé. La deuxième phrase me paraît concerner non l’IA mais l’humain. On peut très bien envisager l’eugénisme sans une IA généralisée, d’ailleurs certains auteurs (catholiques ou musulmans ou juifs, plus ou moins intégristes, jugent que le tri des embryons – où on garde les meilleurs et on jette les autres – est déjà de l’eugénisme (ils partent du principe que Dieu a mis une âme dans chaque embryon)). Il me paraît clair que notre société acceptera davantage l’eugénisme au fur et à mesure des innovations techniques. Ceci dit, le développement technologique de la médecine pourrait aussi aboutir à une réduction de l’eugénisme : si on peut modifier génétiquement n’importe quel être, il n’est plus besoin d’en supprimer (un seul embryon suffit, puisqu’on peut l’améliorer/le modifier comme on veut). Le prix à payer est la fin de l’idée que l’être humain est donné/reçu, au profit de l’idée que l’être humain est fabriqué/réparé/amélioré selon ses besoins/désirs et selon les envies de ses parents. Toutefois, on peut quand même relier les deux phrases. Ainsi, Ray Kurzweil pense que l’amélioration de l’humain passera par l’hybridation avec l’IA, ce qui sera une manière de rester « compétitifs ». Si c’est le cas, la distinction entre humains et robots sera de moins en moins pertinente. Mais sur ce point je suis sceptique, car cela exigerait des progrès en matière de médecine qui sont encore hors de notre portée (les êtres vivants ont tendance à rejeter les greffes, ce qui est un problème majeur pour la conception de Kurzweil)."

Quelles limites éthiques faudrait-il selon vous imposer au transhumanisme et à son développement ?

"D’une certaine manière, aucune limite n’est imposable au transhumanisme, car on n’empêche pas le développement technique. Remarquez : je n’ai pas dit « on n’empêche pas le progrès » car je ne pense pas que tout développement technique soit un progrès. Un exemple : on sait que regarder des écrans toute la journée est mauvais pour les yeux. Et pourtant, une part toujours croissante d’humains passe une part toujours croissante de temps à regarder des écrans (pour le travail ou les loisirs, ou les deux mélangés). De même, les transformations techniques du corps (par la génétique, la chirurgie, la biochimie) et l’impact de l’intelligence artificielle augmenteront. À moins bien entendu que l’humanité l’ait plus les moyens d’assurer ce développement, en raison de l’extinction des ressources utilisables (cf. la crise écologique, liée au réchauffement climatique et à la perte de biodiversité, qui risque d’entraîner la fin de l’humanité). Cependant, votre question est au conditionnel et portait sur un devoir, indépendamment de la faisabilité : « faudrait », ce n’est pas « est-il possible ». Un critère éthique me semble être la « prudence » au sens aristotélicien, c’est-à-dire le sens de la mesure (par opposition à l’hubris, qui veut dire démesure et que les tragédiens grecs antiques exposaient à longueur de pièce : des héros qui courent à la catastrophe en étant totalement aveuglés). La prudence, ce serait d’évaluer l’impact sociétal et écologique des innovations techniques, et de s’interdire les innovations potentiellement nuisibles. Facile à dire, très difficile à faire, évidemment. Par exemple, est-il bon de multiplier les ordinateurs et de remplacer le travail humain par le travail informatique ? Pas sûr. Peut-être vaut-il mieux payer des gens pour faire un travail que des machines font mieux. A moins que au contraire, remplacer les humains par des machines là où c’est possible permettrait de libérer les humains de tâches inhumaines. Bref, la difficulté est de savoir ce que c’est qu’être humain. Autre question, liée à la précédente : sommes-nous des terriens (inextricablement liés à la Terre) ou des êtres situés pour l’instant sur la Terre ? De la réponse à cette question dépendra notre attitude par rapport à l’écologie."