L’éthique des devoirs qu’on appelle également l’éthique déontologique, centre la réflexion sur l’action devant être faite et non sur ses conséquences. Nous devons baser nos actions sur des principes, des devoirs ou encore des impératifs moraux. Il est primordial de respecter ces principes sans prendre en compte les conséquences. Faut-il refuser les bulles de filtrage au sens des devoirs de Kant ?
Premier impératif de Kant
L’Homme est-il vu comme une fin ou comme un moyen ?
On pourrait dire que la bulle de filtrage utilise les hommes comme des moyens. Toutes les informations récoltées sur les personnes sont utilisées par les entreprises comme des moyens pour gagner le plus d’argent possible ou encore pour attirer les gens à rester le plus longtemps sur certaines plateformes. Encore pire, il existe des dérives et les données des utilisateurs peuvent être utilisées pour influencer des élections politiques comme avec Cambridge Analytica. Dans ce cas, les hommes et leur profil numérique sont utilisés comme des moyens.
On peut se placer dans un autre référentiel et dire que la bulle de filtrage utilise les hommes comme un fin. Dans ce cas, la fin serait par exemple, d’augmenter la croissance économique d’un pays. En effet, les bulles de filtrage permettent la croissance des commerces, ce qui entraîne des répercussions positives sur l'économie d'un pays. Une autre fin possible pour les humains est l’amélioration des différents services pour tous. On pourrait dire que les algorithmes permettent de faciliter la vie de millions de personnes, l’Homme est donc considéré comme une fin.
Deuxième impératif de Kant
La maxime est-elle universelle ?
Dans notre cas, nous nous demandons si la mise en place de la bulle de filtrage est un concept qui peut s'universaliser et par conséquent, s'appliquer partout dans le monde.
Concrètement, l’universalisation de la bulle de filtrage est déjà d’application. En effet, les géants du net appliquent cette bulle de filtrage à tous leurs utilisateurs partout dans le monde donc la loi peut être appliquée d’un point de vue de Kant.
Troisième impératif de Kant
Même si l’universalité de la maxime est possible, doit-elle être mise en place ?
Les bulles de filtrage nous privent d’une partie de l’histoire. D’un point de vue global, si chaque individu vit dans sa bulle, la réalité ne sera plus perçue par personne car chacun aura une vision biaisée de la société, et la vérité avec elle disparaitra. En effet, les bulles de filtrage permettent aux différents sites de cibler leurs recommandations, notre réalité peut donc être orientée dans certaines directions (politique, sociale). De plus, notre vision pourrait être limitée par la compréhension de nos intérêts par des algorithmes. On pourrait considérer cela comme une sorte de mensonge car les entreprises nous montrent seulement ce qu’elles veulent bien en connaissant très bien nos intérêts. Cela s’oppose donc à la pensée de Kant, pour qui, il faut dire la vérité dans toutes les situations.
Il semble donc nécessaire de s’y opposer fermement. Cependant, nos profils numériques ne sont pas là que pour détruire l’Humanité. Objectivement parlant, les services personnalisés nous facilitent grandement la vie et nous permettent de gagner du temps dans nos recherches et nos divertissements.