Dans un monde de plus en plus numérique, le tracking humain soulève des questions éthiques fondamentales. Jusqu'où peut-on aller dans la collecte et l'analyse des données personnelles sans violer la vie privée des individus ?
Le tracking des personnes, entre innovation et controverse
Le tracking (ou suivi numérique) désigne la collecte systématique de données permettant de retracer les déplacements, les habitudes ou les interactions d'un individu, souvent à son insu.
Origines du tracking
À l'origine réservé à des usages militaires ou logistiques (ex. : suivi de colis), le tracking s'est démocratisé avec l'explosion du numérique. Les géants du web (Google, Meta, etc.) l'utilisent pour personnaliser les publicités, tandis que les gouvernements y voient un outil de sécurité (lutte contre la criminalité, gestion de crises sanitaires).
Applications actuelles
Commerciales
La géolocalisation ciblée permet, par exemple, d'envoyer des promotions personnalisées lorsqu'une personne passe à proximité d'un magasin. Le scoring comportemental, quant à lui, est utilisé par certaines compagnies d'assurance pour ajuster leurs tarifs en fonction des trajets effectués par leurs clients.
Sécuritaires
La surveillance de masse s'appuie sur des caméras équipées de reconnaissance faciale dans les villes, tandis que le contrôle aux frontières utilise des données biométriques, notamment dans les aéroports, pour renforcer la sécurité.
Médicales/sociales
Le suivi des patients est facilité par des dispositifs comme les montres connectées, capables de détecter des problèmes de santé. La gestion de crises, telle que le traçage des contacts pendant la pandémie de COVID-19, illustre également l'utilisation sociale de ces technologies.
Pourquoi un débat éthique ?
Si le tracking promet efficacité et sécurité, il soulève des inquiétudes majeures :
Vie privée vs. transparence
La question centrale est de savoir jusqu'où il est possible de tracer un individu sans violer son intimité. Par exemple, certains employeurs surveillent les déplacements de leurs salariés, ce qui pose la question du respect de la vie privée au travail.
Liberté individuelle vs. sécurité collective
Le tracking étatique est-il justifié pour la sécurité collective, par exemple lors d'une pandémie ? Ce type de surveillance peut être perçu comme une atteinte à la liberté individuelle et comporte le risque de dérives autoritaires.
Consentement et asymétrie de pouvoir
Il est essentiel de se demander si les utilisateurs comprennent vraiment comment leurs données sont utilisées. L'opacité des algorithmes et la présence de biais discriminatoires renforcent l'asymétrie de pouvoir entre les individus et les organisations qui collectent les données.
Histoire du tracking
Parties prenantes
Individus
Entre commodité du quotidien (GPS, paiements sans contact) et exposition croissante à la surveillance (traçage smartphone, objets connectés).
Entreprises
Utilisent le tracking pour gérer les biens et les employés (géolocalisation des livreurs, des véhicules,des badges électroniques) tout en collectant des données clients.
États
Déploient drones et reconnaissance faciale pour la sécurité, au risque d'instaurer une surveillance généralisée.
Régulateurs
Tentent d'encadrer ces pratiques via des lois (comme le RGPD), mais peinent à suivre le rythme effréné des innovations en matière de tracking physique.