Présentation de l’intervenant
Monsieur Jean-Philippe Draye occupe le poste de “Leader - Emerging ICT Technologies” chez Infrabel.
Lorsqu’il a étudié à la Faculté Polytechnique de Mons, il n’y avait pas encore de cours sur l’intelligence artificielle. Il a eu l’occasion de se spécialiser dans ce domaine grâce à sa thèse de doctorat dans le domaine. Il a collaboré avec un professeur de médicine de l’UMH afin de travailler dans les neurosciences. Ils créaient des réseaux de neurones capables de reproduire les mouvements des yeux de chats via des électrodes reliées à leur cerveau, et sont progressivement passé à l’imitation de mouvement de sportifs.
Sa définition de l’IA ?
L’IA n’existe pas en temps que telle. En effet, à la base c’est déterministe, c’est un programme. Un système isolé seul ne pourrait pas écrire du Baudelaire par exemple. ChatGPT le fait parce qu’il a reçu énormément de données. Pour lui, IA veut dire “utilisation la plus efficace d’un nombre énorme de données”.
Un autre exemple serait un logiciel qui pilote les voitures. Il n’a pas été programmé pour s’arrêter feu rouge, quand un pétion passe. À la place, ils ont utilisé des vidéos et le programme a appris tout seul.
Donc, l’IA est un programme efficace qui se base sur bcp de données. Il est important de noter qu’on peut le faire car on a les moyens et le matériel pour stocker et traiter autant de données.
Sa position vis-à-vis de l’IA et de son autonomie ?
Elle pourrait aller loin. Mais il ne sait pas jusqu’où. En 1992, il n’y avait pas internet, pas d’e-mails, pas téléphone portable, … Il n’aurait pas su imaginer la progression des nouvelles technologies informatiques en 30 ans. Et s’il y a 5 ans, on lui avait parlé de Chat GPT, il n’y aurait sans doute pas cru. Donc il ne sait pas jusqu’où ça va aller. Mais dans tous les cas, ça restera basé sur des datas donc si on n’en a pas on peut faire d’IA. Tant qu’on a en on pourra le faire.
Par exemple, la détection du cancer du seins, on a beaucoup de données et on a un historique par personne (voir l’évolution). On remarque que l’IA surpasse les meilleurs radiologue pour ça, et ce uniquement car elle a emmagasiné un nombre beaucoup plus important de datas qu’un cerveau humain à ce sujet.
La clé, ce sont les datas !
Une IA autonome est-elle envisageable/acceptable ? Si oui, quelle est la limite ?
L’approche des experts de la communauté européenne est sa préférée. Avant de voir l’IA d’un point de vue éthique, il est intéressant de voir l’éthique dans des domaines proches.
Par exemple, l’éthique dans le milieu médical.
Il y a 4 principes fondamentaux :
1er principe : c’est la garantie de l’autonomie donc du choix pour le patient. On ne fait rien contre la volonté du patient.
2e principe : c’est que ce qu’on fait est bien.
3e principe : c’est que ce qu’on fait ne fait pas de mal.
4e principe : c’est que la justice soit incluse donc qu’on offre à des personnes avec le même problème, le même service. Il y a une égalité.
Et ce qu’on rajoute, comme 5e principe pour l’IA c’est que on veut une explicabilité. On doit pouvoir expliquer le choix de l’IA. Par exemple, pour une voiture, quand il y a un enfant qui traverse. On peut rencontrer des problèmes. Il y a la décision ou pas mais si une décision est prise, il faut savoir expliquer pourquoi.
Si l’IA est autonome, qui est responsable ?
C’est la faute du constructeur, des concepteurs à moins qu’on ait évidemment une preuve que c’est dû à une intervention extérieure.
Par rapport à ça, ce serait intéressant d’avoir l’avis d’un juriste et de savoir au niveau de la loi ce que ça vaut.
Conclusion : Pour ou contre l’autonomie de l’IA ?
Il est pour à 100%. Dans certains domaines, il trouve que ça n’a pas beaucoup d’intérêt. Par exemple une voiture on sait conduire sans l’intelligence artificielle. Mais dans d’autres domaines que les voitures, c’est à développer surtout au niveau médical.
Cependant, il y aura toujours des dérives. L’intelligence artificielle dans les drones, l’intelligence artificielle pour tuer pour détruire personne, évidemment n’est ok avec ça mais c’est la responsabilité de l’homme (qui fait du bien, fait du mal).
Mais il faut savoir que c’est inarrêtable surtout maintenant qu’on sait de quoi c’est capable.