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Ethique des vertus

Introduction

L’éthique des vertus est une théorie éthique qui se concentre sur les traits de caractère ou les dispositions morales que les individus doivent posséder pour mener une vie bonne et éthique. Contrairement à l’éthique de Kant, qui se concentre sur le devoir moral et la rationalité, l’éthique des vertus insiste sur la formation de caractère et le développement de traits positifs tels que la bienveillance, la compassion, la sagesse et la prudence.

Dans l’éthique des vertus, l’accent est mis sur l’importance de cultiver ces vertus en tant que pratique quotidienne pour devenir une personne éthique. En se concentrant sur la formation de caractère plutôt que sur la conformité à des règles, cette approche souligne la nécessité d’une éducation morale pour développer des habitudes éthiques et des vertus telles que l’honnêteté, la générosité et le courage.

Point de vue d’Aristote

Explication de l’éthique

Selon Aristote, l’éthique des vertus est basée sur le développement de certaines qualités de caractère qui permettent à l’individu de vivre une vie bonne et heureuse. Ces qualités de caractère sont appelées “vertus” et sont acquises par la pratique et la répétition d’actions vertueuses.

Aristote a identifié quatre vertus cardinales : la dikaiosune (justice), la phronesis (prudence), la sophrosyne (tempérance) et l’andreia (courage). La dikaiosune se réfère à la justice et à l’équité dans les relations avec les autres. Elle se repose sur le fait de donner à chaque individu ce qui lui est dû. La phronesis est la prudence ou la sagesse pratique, qui implique de savoir comment agir dans des situations particulières en fonction de la situation et des circonstances. La sophrosyne se rapporte à la tempérance, la maîtrise de soi et la modération. L’andreia est le courage et la force morale nécessaire pour faire face aux défis et aux difficultés.

En plus de ces vertus cardinales, Aristote a également évoqué la philantropia, ou l’amitié. Selon lui, l’amitié est une vertu importante qui favorise l’épanouissement personnel et l’équilibre dans les relations sociales.

En résumé, l’éthique des vertus selon Aristote consiste à cultiver certaines qualités de caractère telles que la justice, la prudence, la tempérance, le courage et l’amitié, pour atteindre une vie épanouissante et accomplie. L’humain est alors guidé par sa quête du bonheur.

Comparaison avec l’IA

La vertu de la justice (dikaiosunè) est primordiale dans le développement de l’IA autonome, car elle permet de garantir l’égalité et l’équité pour chaque individu. L’IA doit donc être conçue pour éviter les biais et les discriminations, afin de considérer chaque individu de manière égale et proposer un service identique pour tous.

La sagesse pratique/prudence (phronesis) est également essentielle, car l’IA doit pouvoir reconnaître la limite de ses compétences et connaissances, et utiliser celles-ci pour comprendre chaque situation et s’adapter aux situations inconnues. L’Homme doit garantir que les décisions de l’IA seront raisonnables et éclairées, en prenant en compte les nuances et les complexités de chaque situation.

La tempérance (sophrosyne) est importante pour l’IA autonome, car elle doit être capable de s’autoréguler et de respecter les limites qui lui sont imposées. L’IA ne doit pas causer de dommages et doit être conçue pour éviter les situations à risque.

Enfin, la bienveillance (philantropia) est une vertu qui doit être prise en compte dans la conception de l’IA, en la programmant pour être orientée vers le bien commun. Cela implique de prendre en compte l’humanisme et ses vertus, tout en reconnaissant les limites de l’IA dans sa capacité à comprendre les nuances et les valeurs humaines.

Comme on peut le comprendre facilement, bien qu’il serait préférable que les IA éveloppées de nos jours soient à l’image des différentes vertus évoquées ci-dessus, il est aisé de trouver de nombreux exemples de systèmes qui n’incluent pas ces différentes valeurs. On pourrait penser qu’il suffirait de programmer les IA d’une manière différentes pour que cela soit le cas mais l’intégration de ces vertus n’est pas aussi évidente qu’il n’y parait…

Vers la notion de l’Eudémonisme… 

L’eudémonisme est une théorie éthique qui affirme que le but ultime de la vie humaine est d’atteindre le bonheur ou la félicité, également appelé eudaimonia en grec ancien. Selon les eudémonistes, le bonheur est atteint en menant une vie vertueuse et en réalisant notre plein potentiel en tant qu’être humain.

Cette théorie éthique a été développée par Aristote, qui a affirmé que la vertu est une condition nécessaire pour atteindre l’eudémonia.

L’eudémonisme est souvent associé à une vision de la vie qui prône l’harmonie et l’équilibre. Les eudémonistes soutiennent que le bonheur ne peut être atteint qu’en menant une vie équilibrée et en évitant les excès. Par exemple, la tempérance est considérée comme une vertu importante car elle permet d’éviter les excès de nourriture, d’alcool ou de tout autre plaisir qui pourrait nuire à notre santé et notre bien-être.

Comparaison avec l’IA

Le concept d’eudémonisme, qui consiste à rechercher le bonheur et le bien-être dans la vie, peut être appliqué au domaine de l’IA.

Des valeurs comme l’efficacité et la performance peuvent être associées à la vertu de la sagesse pratique, qui consiste à prendre des décisions éclairées en utilisant des données fiables et pertinentes. La certitude peut être associée à la vertu de la prudence, qui implique de prendre des décisions réfléchies et raisonnables. D’autre part, l’aide, l’altruisme, la compassion et la bienveillance peuvent être associés à la vertu de la charité, qui consiste à agir avec bienveillance envers les autres.

En fin de compte, l’eudémonisme dans le contexte de l’IA implique de maximiser le bien-être humain en utilisant des technologies avancées, tout en veillant à ce que ces technologies soient utilisées de manière éthique et responsable. Il est donc essentiel de prendre en compte les valeurs et les vertus associées à ces technologies pour garantir qu’elles contribuent au bien-être de tous les êtres humain, ce qui n’est pas encore forcément le cas à l’heure actuelle. Il est possible de trouver de nombreux contre-exemples : comme l’IA utilisée dans des armes de guerre qui est reponsable de décision souvent au péril d’autres vies humaines.