Hédonisme
L’hédonisme se concentre sur la recherche du plaisir et de l’épanouissement personnel. Si l’IA servait à ce but et était donc programmé pour maximiser le plaisir et minimiser la douleur, cela pourrait conduire à des conséquences imprévues et indésirables comme la manipulation des êtres humains. En effet, imaginons qu’une IA cherche à maximiser le plaisir des humains en encourageant des comportements dangereux comme la consommation d’alcool ou de drogue, cela provoquerait évidemment des dommages à long terme.
Quant à la philosophie d’Epicure, il est possible de voir certaines similitudes avec l’IA. Epicure a développé une philosophie de vie basée sur la recherche du bonheur, de la tranquilité et de la satisfaction personnelle. L’IA peut dans certaines situations chercher à maximiser le confort et la satisfaction de ses utilisateurs en offrant notamment des produits et des services personnalisés. Si on prend l’exemple d’une IA qui pourrait diagnostiquer des patients à la place d’un médecin humain, elle chercherait à améliorer la qualité de vie des humains en offrant des soins de santé plus précis et plus efficaces. Les principes d’Epicure sont notamment la justice, la modération, l’empathie envers les autres qui sont des principes importants dans le développement et l’utilisation de l’IA.
On peut également citer la machine de Nozick. Celle-ci offre la possibilité à l’humain de ne vivre que des expériences agréables en supprimant de sa vie les éléments désagréables (l’être humain étant dans la machine, les expériences se déroulant dans son cerveau). Avec l’IA, nous pouvons imaginer la création d’environnement de réalité virtuelle dans lesquels les individus peuvent expérimenter différentes situations et émotions. Les chercheurs peuvent utiliser l’IA pour simuler ces différentes expériences agréables mais également faire expérimenter tous les biais négatifs qui en découlent : comment ressentir et détecter le bonheur si on l’expérimente de manière constante ?
Utilitarisme
Explication de l’éthique
L’utilitarisme est une théorie éthique qui a été développée par Jeremy Bentham et qui se concentre sur la maximisation du bonheur et de la satisfaction. Selon cette théorie, une action est considérée comme bonne si elle maximise le bien-être de la société dans son ensemble et minimise la douleur et la souffrance. Si l’effet d’une action produit plus de plaisir que de douleur, alors cela indique qu’elle est favorable pour les intérêts de la personne concernée. En revanche, si l’effet produit plus de douleur que de plaisir, alors cela indique que l’action est défavorable pour les intérêts de la personne concernée. Pour juger l’impact d’une action il faut prendre en compte certains facteurs tels la durée et l’intensité, la certitude et proximité, …
Afin de maximiser le bonheur du plus grand nombre, John Stuart Mill définit une hiérarchie des plaisirs : plaisirs inférieurs, plaisirs supérieurs et la recherche de la vertu. Pour lui, il faut maximiser les plaisirs supérieurs, même si la quantité totale n’est pas maximisée.
L’utilitarisme de la règle, lui a davantage pour but de maximiser le bien-être de la société dans son ensemble, plutôt que de chercher à maximiser le bien-être dans chaque situation individuelle.
Notre analyse
Le contrôle de l’IA concerne la capacité de garantir que les systèmes d’IA agissent conformément à nos valeurs et à nos objectifs, tout en minimisant les risques et les conséquences indésirables. L’utilitarisme peut être utilisé comme un cadre éthique pour évaluer les approches de contrôle de l’IA. Dans cette perspective, l’objectif serait de maximiser le bien-être global en contrôlant l’IA de manière à réduire les risques et à éviter les actions qui pourraient causer des dommages importants à l’humanité.
Il est important de noter que l’utilitarisme peut être confronté à des défis lorsqu’il s’agit de contrôler l’IA. Il peut y avoir des conflits entre les intérêts à court terme et à long terme. Par exemple, une action qui semble bénéfique à court terme pourrait avoir des conséquences négatives à long terme. Dans ce cas, l’utilitarisme nécessiterait de prendre en compte les impacts futurs et de prendre des mesures pour prévenir les conséquences indésirables à long terme, même si cela implique des sacrifices à court terme. L’utilitarisme ne doit pas négliger les droits individuels et la dignité humaine dans la quête du bien-être collectif. Il est essentiel de trouver un équilibre entre la maximisation du bien-être global et le respect des droits fondamentaux et des valeurs éthiques fondamentales.
En résumé, l’utilitarisme représenterait un cadre éthique efficace pour évaluer les approches de contrôle de l’IA en mettant l’accent sur la maximisation du bien-être global.